« Si le collaborateur est utile, l’entreprise ne le licencie pas. Elle le reclassifie. »

"Si le collaborateur est utile, l'entreprise ne le licencie pas. Elle le reclassifie."

Le représentant de l’AEP a réagi aux critiques selon lesquelles le projet de réforme du travail du gouvernement serait une incitation à assouplir les licenciements individuels et à compliquer la réintégration des travailleurs licenciés.

« Licencier n’est pas la priorité des employeurs dans cette conjoncture », a-t-il clarifié lors de son intervention au panel « Licenciements : faciliter ou équilibrer ? » de la conférence sur la réforme du travail organisée par le journal Eco.

La possibilité de recruter via ‘outsourcing’ après des licenciements dans une entreprise a été considérée par le président de l’AEP comme une mesure positive pour la flexibilisation du marché du travail.

« Si le collaborateur est utile, l’entreprise ne le licencie pas. Elle le réaffecte. Lorsque nous sommes en situation de plein emploi, nous avons besoin de tout le monde », a-t-il déclaré.

Filipe Marques, membre de la commission exécutive de la CGTP, a critiqué les trois principales mesures annoncées par le gouvernement facilitant les licenciements, notamment la dispense de l’audition préalable des travailleurs dans les processus disciplinaires, la difficulté de réintégration des travailleurs injustement licenciés et la possibilité pour les entreprises de recourir à l’externalisation après avoir effectué des réductions de personnel.

« L’effet de ce paquet de réformes du travail sera de permettre de licencier aujourd’hui et de recruter demain », a estimé le syndicaliste.

Il a mentionné qu’en juillet, 332 licenciements collectifs avaient eu lieu au Portugal, montrant que « il n’est pas difficile de licencier au Portugal ».

Si le plan de réformes du gouvernement avance, « les travailleurs vivront dans plus de précarité et les salaires diminueront », a-t-il ajouté.

Gonçalo Delicado, associé dans le domaine du droit du travail chez Abreu Advogados, a pris la parole dans le même panel pour défendre que « le plus important est d’avoir de la stabilité dans la législation du travail, pour les travailleurs et les employeurs, pendant une longue période ».

Les principales modifications apportées par le gouvernement à la loi du travail sont l’extension de la durée des contrats à durée déterminée, le retour de la banque d’heures individuelle, la fin du frein à l’embauche externe après les licenciements, la révision des congés parentaux et le renforcement des services minimums obligatoires en cas de grève.