D’après les données fournies à Lusa par l’Institut de la Sécurité Sociale (ISS), parmi les professionnels officiellement inscrits avec la qualification active de service domestique à la fin de l’année dernière, seulement 51 500 payaient des cotisations sociales, soit l’équivalent de 23% des personnes exerçant officiellement la profession.
De 2023 à 2024, le nombre de travailleurs officiellement inscrits est resté pratiquement stable.
Au 31 décembre 2024, il y avait 220 360 personnes inscrites, contre 221 185 travailleurs fin 2023, soit une différence de seulement 825 professionnels. Par rapport à décembre 2022, on note une augmentation du nombre de professionnels enregistrés, avec une différence d’environ 3 000 travailleurs (deux ans auparavant, le total était de 217 320).
Le pourcentage de travailleurs avec des cotisations sociales (les leurs et celles de leurs employeurs, principalement des particuliers) est resté stable au cours des trois dernières années.
De 2022 à 2024, ce nombre a toujours été inférieur à un quart du total. En 2022, il y avait 49 120 travailleurs avec des cotisations (23% du total), en 2023 le nombre a augmenté à 53 103 (le pourcentage a également augmenté, passant à 24%) et en 2024 il a diminué à 51 504 (revenant à 23%).
En moyenne, en décembre 2024, un travailleur du service domestique recevait 358 euros par mois, selon les données de la Sécurité Sociale. Ce montant a augmenté de 40 euros par rapport à décembre 2022 et de 26 euros par rapport à décembre 2023.
Le secteur du travail domestique est traditionnellement caractérisé par l’informalité. Selon le « Livre Blanc Travail Domestique Digne », publié en avril 2024 par le Syndicat des Travailleurs de Services de Porterie, de Surveillance, de Nettoyage, de Domestiques et d’Activités Diverses (STAD) avec le soutien de la Commission pour la Citoyenneté et l’Égalité de Genre (CIG) et par les EEA Grants, 48% des professionnels qui travaillent pour une ou plusieurs familles ne cotisent pas, les employeurs assumant « dans la grande majorité des cas » le paiement.
« Entre 1990 et 2022, le nombre de travailleurs domestiques déclarant leurs revenus à la Sécurité Sociale a diminué de 69% » et, en revanche, durant cette même période, « le nombre d’employeurs de service domestique a augmenté de 42%, passant de 334 000 à 475 000 », indique la même étude, coordonnée par Carlos Trindade (historique syndicaliste de la CGTP) et par Paulo Pedroso (sociologue et ancien ministre du Travail entre 2001 et 2002).
« Les travailleurs domestiques accordent de moins en moins d’importance au paiement des cotisations — à leur propre charge — pour la Sécurité Sociale, ces responsabilités étant assumées par leurs employeurs. Un potentiel accroissement du travail non déclaré pourrait également être constaté, bien qu’il n’existe pas de données permettant de vérifier cette réalité », indique l’étude.
Les employeurs ont l’obligation de déclarer l’embauche d’un travailleur à la Sécurité Sociale et ensuite de payer les cotisations sociales.
La déclaration doit être faite au plus tard 15 jours avant la date de début du contrat (aujourd’hui un employeur peut le faire ‘en ligne’ sur le site de la Sécurité Sociale Directe). Dans des circonstances spécifiques, cette étape peut être réalisée dans les 24 heures suivantes au début de l’activité.
Lorsque les personnes sont payées à l’heure, le salaire déclaré servant de base au calcul des cotisations est de 3,01 euros par heure (même si le salaire réel est plus élevé, par exemple, de huit, neuf ou dix euros par heure). L’employeur doit déclarer au minimum 30 heures par mois, même si le travailleur de ménage travaille moins d’heures au domicile de l’employeur.
L’employeur paie 18,9% et le travailleur 9,4%, ce qui donne un taux de cotisation de 28,3%.
Ne pas cotiser a des conséquences sur le calcul de la pension de vieillesse et l’accès à des prestations sociales comme l’indemnité de maladie ou l’allocation de chômage.
Cela peut également avoir un impact indirect sur les salaires, puisque l’inscription à la Sécurité Sociale, indépendamment du type de contrat signé, oblige les employeurs à payer l’allocation de vacances (22 jours ouvrables par an) et l’allocation de Noël.