Selon les statistiques fournies à Lusa par l’Institut de Sécurité Sociale (ISS), en décembre 2024, un travailleur recevait en moyenne 358 euros.
Ce montant concerne l’ensemble des personnes enregistrées à la Sécurité Sociale en tant que professionnels du service domestique. Au total, il y avait à cette date 220,4 mille travailleurs actifs, mais seulement 23% (51,5 mille) faisaient des contributions sociales (en tenant compte des cotisations à la charge des travailleurs eux-mêmes et de celles à la charge des employeurs).
Les données de la Sécurité Sociale montrent que le salaire moyen augmente d’année en année.
À la fin de 2022, un travailleur de nettoyage domestique recevait en moyenne 318 euros. En décembre 2023, il touchait 332 euros.
On observe une augmentation de 40 euros par rapport à décembre 2022 et une différence de 26 euros par rapport à décembre 2023.
Malgré cette progression salariale, les rémunérations officiellement enregistrées par la Sécurité Sociale restent bien en dessous du salaire minimum national (SMN), qui était de 705 euros en 2022, de 760 euros en 2023 et de 820 en 2024.
En comparaison avec l’évolution du salaire minimum, on constate qu’en 2023, l’évolution des salaires des travailleurs du service domestique était inférieure à la croissance du SMN, mais qu’en 2024, elle s’alignait déjà sur la hausse annuelle de la rémunération minimale.
Alors qu’en 2023, le salaire minimum a augmenté de 7,8%, la rémunération moyenne des travailleurs de nettoyage domestique, passant de 318 à 332 euros, n’a augmenté que de 4,4%. En 2024, la rémunération minimale a augmenté de 7,9%, et la moyenne salariale dans le secteur, passant de 332 à 358 euros, a augmenté de 7,8%.
Déclarer l’engagement d’un travailleur du nettoyage et payer les cotisations sociales est une obligation des employeurs, qui dans de nombreux cas sont des particuliers.
Verser des cotisations à la Sécurité Sociale a des implications sur la formation du montant de la pension de vieillesse et sur l’accès à des prestations sociales telles que l’indemnité de maladie, l’allocation de chômage, les allocations parentales ou le remboursement des frais funéraires.
Cela peut également avoir un impact indirect sur les rémunérations, car l’inscription à la Sécurité Sociale, quel que soit le régime de contrat conclu, oblige les employeurs à verser une allocation de congés (22 jours ouvrables par an) et une prime de Noël équivalente à un salaire mensuel.
Si les personnes sont rémunérées à l’heure, le montant du salaire déclaré servant de base au calcul des cotisations est de 3,01 euros par heure, même si le salaire réel est plus élevé (par exemple, huit, neuf ou dix euros par heure).
L’employeur doit déclarer au minimum 30 heures par mois.
L’employeur paie 18,9% et le travailleur 9,4%, ce qui donne un taux de cotisation de 28,3%.
Selon le « Livre Blanc Travail Domestique Digne », publié en avril 2024 par le Syndicat des Travailleurs de Services de Porterie, Surveillance, Nettoyage, Domestiques et Activités Diverses (STAD) avec le soutien de la Commission pour la Citoyenneté et l’Égalité de Genre (CIG) et des subventions EEE, les personnes travaillant pour plusieurs familles sont celles qui « sont soumises à des niveaux d’instabilité plus élevés et à des niveaux de protection moindres », notamment parce qu’elles doivent s’articuler avec plusieurs employeurs ayant « des connaissances/conceptions différentes » sur les droits des travailleurs.
D’après une enquête menée pour cette étude, 48% des professionnelles travaillant pour une ou plusieurs familles ne cotisent pas, les employeurs étant « dans la grande majorité des cas » ceux qui cotisent.
Parallèlement, le principal motif évoqué par les travailleuses pour ne pas être inscrites à la Sécurité Sociale résulte du fait que les employeurs « ne souhaitent pas assurer les cotisations ». Cette raison est invoquée par 30,3% des personnes interrogées travaillant pour un seul ménage et par 60% de celles travaillant pour plusieurs.