Réforme du travail : Une loi du travail pour ceux qui travaillent

Réforme du travail : Une loi du travail pour ceux qui travaillent

La proposition de modification du Code du travail qui sera discutée, négociée et votée peut être considérée comme une véritable Réforme du Travail.

Cette réforme a clairement pour but de corriger les modifications du travail introduites en 2019 et 2023 et d’aller encore plus loin, grâce à une série de mesures visant à atténuer les conflits du travail, bien connus des travailleurs et des employeurs, et auxquels le gouvernement actuel ne semble pas être indifférent.

La réforme proposée n’est pas une révolution, mais elle est un signe clair qu’il est possible d’équilibrer compétitivité des entreprises et modernisation du travail, avec des droits réels pour les travailleurs.

Il n’y a aucun doute que l’un des grands problèmes fracturants des sociétés actuelles concerne la conciliation familiale. Peu de gens contesteraient que l’un des défis centraux et les plus sensibles de notre temps est de rendre compatible la vie professionnelle et la vie familiale. Le renforcement du congé parental, mieux adapté à la réalité des familles, n’est pas seulement une conquête sentimentale — c’est un véritable investissement dans l’avenir du pays. Cet élargissement proposé prévoit que le congé parental puisse durer jusqu’à six mois (soit 180 jours) si, après avoir pris les 120 jours obligatoires, les deux parents optent pour 60 jours supplémentaires en régime partagé.

Outre l’augmentation de la durée, la rémunération change également. Au cours des 120 premiers jours de congé, l’allocation continuera de correspondre à 100 % de la rémunération de référence. Avec la proposition de modification, l’allocation continuera à équivaloir à 80 % de la rémunération, dans la grande majorité des cas, atteignant 90 % dans les cas où chacun des parents prend au minimum 30 jours consécutifs ou deux périodes de 15 jours également consécutifs. Toutes ces modifications vont dans le sens d’augmenter non seulement la durée mais aussi le paiement des congés parentaux. Des parents présents rendent les enfants plus en sécurité, les familles plus stables et les travailleurs plus productifs à long terme. En flexibilisant et en renforçant ce droit, le Portugal se rapproche de ce qui est déjà une pratique courante dans les pays européens les plus avancés dans ce domaine, avec un accent particulier sur les pays d’Europe du Nord. La modification est bénéfique et courageuse, mais personne n’en parle…

Au cours des dernières années, des milliers de travailleurs des plateformes numériques ont vécu dans un vide juridique, sans contrat, sans protection sociale, sans filet de sécurité.

La nouvelle loi reconnaît que ces travailleurs sont souvent des professionnels dépendants d’algorithmes et de la demande quotidienne. Leur offrir un cadre juridique et une protection est un pas historique contre la précarité invisible. Voici une autre mesure « de gauche », proposée par un gouvernement « des patrons ».

Un nouveau concept proposé par la nouvelle loi concerne la flexibilisation des vacances. Bien que cela puisse sembler un simple détail, un simple caprice, je crois qu’il doit être vu comme un changement de mentalité, dans la mesure où le temps de repos est considéré comme une partie essentielle de la santé physique et mentale du travailleur. Il devient possible pour le travailleur « d’acheter » jusqu’à 2 jours supplémentaires de vacances par an (en anticipation ou prolongation de la période de vacances), en échange de la perte de la rémunération de ces jours.

Pour les jeunes, moins d’attente, plus d’opportunité. Permettre des contrats à durée déterminée de deux ans aux jeunes à la recherche de leur premier emploi est une modification qui stimulera les embauches, réduisant le risque pour les entreprises et offrant une stabilité initiale aux jeunes. Cette stabilité initiale est d’autant plus importante si l’on considère qu’il est également proposé de supprimer la période d’essai de 180 jours dans ces cas de jeunes à la recherche de leur premier emploi, la réduisant à 90 jours. La phase d’incertitude est raccourcie, rendant clair que la phase de test n’est pas une excuse pour garder quelqu’un un semestre sur la corde raide. Encore un outil de gestion pour les entreprises et la création de nouvelles opportunités pour les jeunes.

Bien que cette Réforme du Travail puisse aller plus loin, nier qu’elle apporte des bénéfices pour tous et que les mesures mentionnées sont de véritables victoires pour les travailleurs serait malhonnête ou une question idéologique incapable de s’adapter à l’avenir et à la modernisation.