Lors de l’ouverture d’une conférence sur la réforme de la législation du travail, organisée par le journal Eco, la ministre a exprimé son espoir que le dialogue « produise des résultats » et s’est montrée ouverte à négocier avec les partenaires sociaux.
Mais « nous ne perpétuerons pas le processus dans la concertation sociale », a-t-elle déclaré.
La ministre du Travail a estimé que le choix du gouvernement d’impliquer les partenaires sociaux dans la discussion sur les changements du travail représentait « un chemin plus exigeant et plus risqué », mais s’est montrée convaincue de la « pertinence » de cette décision, afin de prévenir les « préjugés idéologiques qui ont conditionné le débat sur les réformes précédentes ».
Malgré la croissance de l’emploi et l’augmentation du salaire moyen au Portugal, Maria do Rosário Palma Ramalho a soutenu que c’était le moment opportun pour avancer avec des changements dans les lois du travail car « il subsiste de graves problèmes structurels ».
« Nous avons une productivité inférieure de 28 % à la moyenne de l’UE, et un salaire moyen brut inférieur de 35 % à la moyenne européenne », a-t-elle souligné, considérant que les modifications prévues dans le projet préliminaire du gouvernement visent à améliorer la compétitivité du pays.
De plus, l’écart de rémunération atteint 14 % entre les hommes et les femmes, augmentant à plus de 20 % dans les professions les plus qualifiées.
« Nous avons la génération la plus qualifiée de tous les temps, avec une majorité de femmes, mais nous éduquons les femmes pour leur payer moins », a-t-elle signalé.
La ministre du Travail a également mentionné le taux de chômage élevé qui affecte les jeunes, proche de 20 %, et le « drame » de la pauvreté qui touche 2 millions de personnes au Portugal.
« Ce sont les raisons pour lesquelles le gouvernement ne pouvait pas baisser les bras », malgré la croissance du marché de l’emploi, a-t-elle conclu.
Les principales modifications du gouvernement à la législation du travail sont l’extension de la durée des contrats à durée déterminée, le retour du compte épargne-temps individuel, la fin de la restriction à l’embauche externe après les licenciements, la révision des congés parentaux et le renforcement des services minimums obligatoires en cas de grève.