« Le défi auquel nous faisons face avec le vieillissement des sociétés européennes et les changements démographiques exerce une pression sur nos marchés du travail », a déclaré aujourd’hui la secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors de son intervention au panel ‘Construire des lieux de travail équitables : Emploi de Qualité et Meilleur Équilibre entre Vie Professionnelle et Personnelle’, au Forum social de Porto.
Face au contexte démographique européen, la gouvernante a indiqué que « les systèmes de santé et de protection sociale sont devenus essentiels » pour améliorer le marché du travail et a défendu que les politiques nationales et européennes « doivent permettre aux individus », notamment les femmes et les jeunes, de participer activement au marché du travail, « en conciliant la famille et le travail ».
« Beaucoup d’entre nous savent à quel point c’est difficile », a-t-elle souligné, affirmant que promouvoir cet équilibre « n’est pas seulement une politique sociale », mais « un impératif économique ».
C’est, d’ailleurs, « fondamental pour réduire les disparités de genre, résoudre la pénurie de main-d’œuvre et construire des marchés du travail résilients entre générations et régions », a ajouté Inês Domingos.
Également, Dubravka Suica, Commissaire européenne pour la Démocratie et la Démographie, a estimé que la qualité des emplois et l’équilibre entre vie professionnelle et familiale « sont étroitement liés aux tendances démographiques ».
En ce qui concerne les questions démographiques, Dubravka Suica a également souligné quatre piliers, notamment les femmes qui, malgré leurs qualifications, « ne peuvent pas travailler parce qu’elles doivent s’occuper de leurs enfants ou de leurs parents », le logement, étant donné que « les gens ne peuvent pas se permettre le logement pour fonder une famille », et l’âge de la retraite.
Pour sa part, le président de la Commerce et Services du Portugal (CCP), João Vieira Lopes, a fait référence à la question du télétravail, soulignant qu’il est actuellement « un acquis ».
« Il a fonctionné raisonnablement bien » et « il n’y a pas eu de grande conflictualité », ce qui « ne veut pas dire que l’évolution ne justifie pas que certaines nouvelles règles doivent être mises en cause et d’autres innovées », a-t-il affirmé.
Quant au secrétaire général de la Confédération Générale des Travailleurs Portugais (CGTP), Tiago Oliveira, il a défendu qu' »il est impossible » de discuter de cet équilibre « sans avoir clair que les relations de travail se construisent entre des parties qui ont des positions de pouvoir différentes » et a défendu qu' »il est nécessaire d’améliorer les conditions de vie et de travail » des citoyens.
De son côté, Beate Andrees, directrice régionale de l’OIT pour l’Europe et l’Asie centrale, a défendu que « ce débat est plus nécessaire que jamais » et a rappelé que les données révèlent que « les heures de travail excessives ne sont pas seulement nuisibles pour un bon équilibre » dans la vie des citoyens, mais qu’elles ne les rendent pas non plus plus productifs.
Le Forum social de Porto 2025, qui se déroule aujourd’hui et jusqu’à vendredi, a pour thème central « Des emplois de qualité dans une Europe sociale compétitive » et est organisé par le gouvernement portugais avec le soutien de la Commission européenne.