Près de 58 % du nouveau crédit immobilier a été attribué à des « clients à faible risque ».

Près de 58 % du nouveau crédit immobilier a été attribué à des "clients à faible risque".
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Portugal France

Selon la Banque du Portugal (BdP), l’évolution du profil de risque « reflète une amélioration soutenue, même en excluant l’effet des transferts de crédits » depuis 2018, lorsque des recommandations macroprudentielles ont commencé à être appliquées dans la souscription de crédits immobiliers.

 

« En excluant les transferts, on constate, au cours des deux dernières années, également une augmentation de la proportion des nouvelles opérations classées comme à faible risque, accompagnée d’une réduction de la catégorie de risque intermédiaire », indique le régulateur bancaire dans un rapport d’analyse des mesures macroprudentielles.

Le document analyse les mesures mises en œuvre par la BdP, « notamment la recommandation adressée aux nouveaux contrats de crédit conclus avec les consommateurs et les mesures macroprudentielles de capital ».

Ces mesures visent, selon la banque centrale, à préserver la stabilité financière, renforcer la résilience du système financier, et atténuer l’accumulation de risques et de vulnérabilités.

La BdP souligne que la recommandation est « globalement respectée ».

Cette recommandation porte sur trois facteurs : le ratio entre le montant total du crédit pour un bien immobilier et le minimum entre la valeur d’évaluation ou le prix d’acquisition (ratio LTV, de ‘loan-to-value’), le ratio entre le montant total des mensualités de prêts du client et son revenu mensuel net (ratio DSTI, de ‘debt service-to-income’), et la durée maximale du contrat.

Dans les nouvelles opérations de crédit immobilier, le pourcentage de clients avec un profil de risque élevé était de 3%, restant inchangé en 2023, tandis que les clients avec un profil de risque intermédiaire ont augmenté de trois points de pourcentage, pour atteindre 39%.

Les clients à risque sont ceux qui ont un taux d’effort supérieur à 60% et un ratio LTV supérieur à 90%, tandis que les clients à faible risque présentent un taux d’effort égal ou inférieur à 50% et un ratio LTV égal ou inférieur à 80%.

La variation annuelle en points de pourcentage était identique sur les nouveaux contrats, en excluant les transferts de crédit, pour 3% des clients à risque élevé, 43% à risque intermédiaire et 53% à faible risque.

En 2024, le ratio LTV moyen pondéré est resté à 69%, un chiffre inchangé par rapport à 2023, tandis que 92% des nouveaux contrats de crédits immobiliers et de consommation ont été accordés à des emprunteurs avec un taux d’effort égal ou inférieur à 50% – une légère augmentation par rapport aux 91% de l’année précédente.

Le taux d’effort effectif moyen est passé de 26,4% en 2023 à 26,2% en 2024, « se maintenant au-dessus du niveau enregistré au troisième trimestre de 2018 (23,2%) ».

En décembre 2024, la durée pondérée des nouvelles opérations de crédit était de 31 ans, soit 2,4 ans de moins qu’en juillet 2018.

« Après avoir atteint le maximum de 33,7 ans en janvier 2021, la maturité moyenne pondérée a repris une trajectoire décroissante jusqu’au troisième trimestre de 2023, se rapprochant de la recommandation de 30 ans par trimestre, bien que légèrement au-dessus de cette valeur », note la BdP.

L’année dernière, la BdP a observé « quelques oscillations » dans ce domaine, particulièrement au second semestre, « avec la valeur la plus basse enregistrée en juillet 2024 (29,7 ans), suivie par une augmentation de la maturité moyenne ».

Juillet a été le mois précédent l’entrée en vigueur de certaines mesures de l’exécutif de Luís Montenegro pour le logement, notamment l’entrée en vigueur d’exemptions sur l’Impôt Municipal sur les Transmissions Onéreuses de Biens et l’Impôt de Timbre pour l’achat d’une maison par des jeunes jusqu’à 35 ans.

Entre 2020 et 2024, la proportion de nouvelles opérations de crédit immobilier avec une maturité égale ou inférieure à 30 ans est passée de 35% à environ 44%.

Au second semestre de 2024, 27% des nouveaux crédits étaient proches de la limite du ratio LTV, 6% de la limite du taux d’effort, et 2% à la limite des deux, contre 23%, 8% et 2%, respectivement, entre le second semestre de 2022 et le premier semestre de 2024.

Concernant les mesures macroprudentielles de capital, qui ont pour but de renforcer la capacité du système financier à absorber des pertes inattendues, l’exigence combinée de réserves de fonds propres (CBR, en anglais) a atteint un total de 6,2 milliards d’euros.

La réserve de conservation (CCoB) a été responsable de 74% de cet indicateur.