Le consortium Newtour/MS Aviation a qualifié aujourd’hui « d’inacceptable » et contenant des « contre-vérités » un communiqué publié par le Syndicat des Pilotes de l’Aviation Civile (SPAC), alors que le processus de privatisation de la compagnie aérienne Azores Airlines est en cours.
Dans un communiqué envoyé à l’agence Lusa, le consortium affirme avoir été surpris par le communiqué du SPAC qui, « en plus de porter atteinte à la confiance nécessaire à un processus souhaité sérieux et serein », diffuse « un ensemble de contre-vérités » qui « compromettent l’avenir de la SATA et la réputation des entreprises impliquées ».
Le 9 décembre 2024, le président du gouvernement régional des Açores, José Manuel Bolieiro, a confirmé que la SATA et le consortium Newtour/MS Aviation négociaient la privatisation de Azores Airlines et a indiqué que la région assumerait la dette de la compagnie aérienne.
Le consortium rappelle qu’il a toujours considéré que le dialogue avec les travailleurs et leurs représentants syndicaux était un facteur important et souligne qu’il a cherché à maintenir un dialogue régulier, ayant envoyé au syndicat, le 13 mai de cette année, une demande de réunion, ce qui a permis « aux parties de s’asseoir à la même table, pour la première fois, 10 jours plus tard ».
« Dans les mois qui ont suivi, six réunions ont eu lieu entre les délégués syndicaux de la compagnie et le groupement, représenté soit par des personnes ayant des compétences légales, soit par les entrepreneurs eux-mêmes », précise-t-il encore.
Le 3 juillet, « un email est arrivé dans la boîte électronique du SPAC, montrant bien la maturité du dialogue entre les parties. Dedans, le groupe a reconnu la nécessité d’optimiser les coûts d’exploitation afin de garantir le succès de l’opération » de Azores Airlines le jour suivant la privatisation. Et il a été ajouté qu’en admettant la possibilité de modifier certaines règles de l’accord d’entreprise, il a été mentionné par la commission d’entreprise que la discussion devrait se poursuivre avec la direction du SPAC ».
Pour le consortium, cet « esprit constructif alimentait chez tous un optimisme responsable, qui culminerait avec la présentation, dans les prochaines semaines, d’une proposition de valeur pour l’acquisition de la compagnie » et il assure avoir « tout dûment documenté », ce qui rend étonnante la position publique prise par la direction du SPAC, « en clair contraste avec l’esprit des conversations en cours ».
« Le SPAC ne peut pas — car c’est manifestement faux — prétendre ne pas avoir reçu de proposition formelle. C’est une chose différente de dire qu’il n’avait pas de mandat de l’Assemblée d’Entreprise pour s’engager au nom des pilotes, mais c’est un sujet de la vie interne de l’organisation dans lequel le groupe ne se mêlera pas », considère-t-il encore.
Le consortium réitère sa disponibilité à discuter de la proposition qu’il a remise au syndicat, défendant qu’elle doit être analysée avec « honnêteté » et espère qu’une assemblée générale sera convoquée très prochainement où les pilotes prendront une décision sur leur avenir et celui de la SATA.
« La situation de la SATA est critique et se dégrade chaque jour qui passe. Tout projet ayant pour objectif véritable de garantir la viabilité de la compagnie aérienne ne se concrétisera qu’avec l’engagement et l’implication des travailleurs », alerte-t-il.
Jeudi, le SPAC a déclaré que les pilotes ne vont pas accepter d’être tenus pour responsables d’un éventuel échec de la privatisation de la compagnie aérienne Azores Airlines, car ils n’acceptent pas de baisses salariales de 10%.
« Les pilotes ne bloquent pas la privatisation. Nous exigeons des propositions formelles, la vérification des compétences et le respect de l’Accord d’Entreprise. Sans mandat de l’assemblée [d’entreprise] et sans garanties claires — délais et bénéfices quantifiés, applicables à toute l’entreprise — il n’y aura pas de négociation », a déclaré le vice-président du SPAC, Frederico Saraiva de Almeida, cité dans un communiqué.
Le syndicat a assuré n’avoir reçu jusqu’à présent aucune proposition « formellement cadrée, souscrite par une partie ayant compétence légale et accompagnée d’un plan d’affaires », concernant le processus de privatisation d’Azores Airlines, ajoutant qu’il « ne négociera jamais sans mandat exprès de ses membres, à confirmer en assemblée d’entreprise ».
Le syndicat a révélé que « le consortium a envoyé unilatéralement un document visant à réduire la masse salariale des pilotes d’environ 10% », auquel « il n’a pas répondu, en l’absence de mandat et des exigences minimales pour une évaluation sérieuse ».
Mardi, le secrétaire régional des Finances, de la Planification et de l’Administration Publique, Duarte Freitas, a déclaré que le processus de privatisation était en « phase de finalisation ».
En juin 2022, la Commission Européenne a approuvé une aide d’État portugaise pour soutenir la restructuration de la compagnie aérienne de 453,25 millions d’euros en prêts et garanties d’État, prévoyant des mesures telles qu’une réorganisation de la structure et le désinvestissement d’une participation de contrôle (51%).