La photographe Maria Abranches figure parmi les lauréats régionaux du World Press Photo (WPP) 2025, avec le projet ‘Maria’. Elle a été distinguée dans la catégorie ‘Histoires’, l’une des trois prévues dans la région de l’Europe.
Comme l’écrivait la photographe sur ses réseaux sociaux l’année dernière, le travail « raconte une histoire commune à d’innombrables femmes, dont la contribution silencieuse a construit, façonné et soutient le monde tel que nous le connaissons ». « Ana Maria est née en Angola, a été amenée au Portugal à l’âge de 9 ans et, selon ses propres mots, elle a passé toute sa vie à nettoyer », écrit Maria Abranches sur Instagram.
Le projet relate l’histoire d’Ana Maria Jeremias, qui a été trafiquée d’Angola au Portugal « sous de fausses promesses d’éducation » et a fini par travailler plus de 40 ans. Selon le site de la WPP, la « photographe souhaite encourager la réflexion sur le privilège, ainsi qu’honorer sa vie (et celle de nombreuses femmes comme elle) ».
Le projet est ‘né’ à la Narrativa, à Lisbonne. Pendant un programme de photographie de l’atelier, elle a commencé à développer le projet, qui a déjà remporté le ‘Cortona On The Move Award 2024’ et a été finaliste du ‘Prix Virginia 2024′, de l’ ‘APhF Dummy Award’ et du ‘Blow Up Press Book Award’.
Maria Abranches a également reçu une mention honorable aux Nouveaux Talents Fnac 2024. Elle a été récompensée par le LensCulture Emerging Talent Award 2024.
Vous pouvez voir toutes les photographies du projet ici.
Maria Abranches a étudié l’architecture mais a fini par se tourner vers le photojournalisme. Après un passage par le journal Público, elle a également fait éditer ses travaux dans des journaux tels que le Guardian ou l’agence de presse Reuters.
D’après ce qui est écrit dans une note laissée sur le site de l’organisation World Press Photo, « le jury a jugé ce projet émouvant et profondément pluridimensionnel. La photographe a réussi à établir un lien respectueux avec son sujet, en capturant différents moments de sa vie quotidienne. »
« À travers ces cadrages intimes, la photographe met en avant des détails révélateurs – des rappels symboliques des conséquences persistantes du passé colonial portugais. Le travail suscite la réflexion sur la manière dont cette histoire continue de façonner les structures sociales actuelles », conclut le jury.
La photographie l’emporte dans la catégorie ‘Histoires’, aux côtés de deux autres projets. Au total, 42 lauréats ont été sélectionnés, parmi lesquels sera choisie la ‘Photographie de l’Année’. Le gagnant sera annoncé le 17 avril et recevra du matériel photographique ainsi qu’un prix en argent de dix mille euros.
