Plus de 50 musées du monde entier se solidarisent avec la directrice du Louvre.

Plus de 50 musées du monde entier se solidarisent avec la directrice du Louvre.

« Les musées ne sont pas des bastions ni des coffres-forts. Bien qu’ils créent un environnement sûr pour l’art et le public, leur raison d’être réside dans l’ouverture et l’accessibilité. En ce moment difficile et lors de cette épreuve pour le Louvre, nous exprimons notre soutien le plus sincère à nos collègues, ainsi qu’à leur présidente et directrice, Laurence des Cars, dont le leadership et le dévouement à la mission du musée, en particulier comme espace d’union dans des sociétés si fracturées, sont profondément respectés et admirés », affirme une lettre commune publiée par le journal français Le Monde.

Parmi les signataires figurent le Brésilien Adriano Pedrosa, directeur du Musée d’Art de São Paulo, Miguel Falomir, directeur du Musée du Prado, Pepe Serra, du Musée National d’Art de Catalogne, Maria Balshaw, de la Tate (Londres), Taco Dibbits, du Rijksmuseum (Amsterdam), Claire Bernardi, du Musée National de l’Orangerie (Paris), Francesca Cappelletti, directrice générale de la Galerie Borghese (Rome), Christophe Cherix, du Musée d’Art Moderne (MoMA) de New York, Nicholas Cullinan, du Musée Britannique (Londres) et Cécile Debray, présidente du Musée National Picasso-Paris.

Les responsables du Musée National d’Anthropologie du Mexique et du Centre Pompidou, à Paris, ont également signé la missive, dans laquelle ils rappellent que « avec ce vol, ce n’est pas seulement le Louvre qui est attaqué, mais les musées eux-mêmes dans leur mission la plus fondamentale : partager avec le plus grand nombre possible de personnes le patrimoine commun de l’humanité ».

« Nous continuerons à remplir cette mission ensemble, avec enthousiasme et détermination, aux côtés du Musée du Louvre », ajoute la lettre.

Le message a été publié un jour après que les autorités françaises ont arrêté deux hommes soupçonnés de faire partie du groupe de quatre personnes qui, le matin du 19 octobre, ont attaqué le musée le plus visité du monde, volant plusieurs pièces de la collection de bijoux de la couronne, estimées à environ 88 millions d’euros, bien que leur valeur patrimoniale soit incalculable.

Les bijoux – de l’époque impériale de Napoléon Bonaparte – ont été retirés, lors d’une opération de quelques minutes, de la Galerie Apolo du Louvre, à laquelle les auteurs ont accédé de l’extérieur en brisant une fenêtre. La couronne impériale a été retrouvée à l’extérieur du Louvre, bien que détériorée.

Dans la lettre, les responsables associent le vol à la « brutalité » du monde actuel et alertent que leurs institutions font face à des actes « de plus en plus violents » contre le patrimoine culturel.

« Ce qui est arrivé au Louvre est l’une des plus grandes craintes des professionnels des musées. Certains d’entre nous l’ont déjà vécu. Ces risques pèsent sur chacune de nos institutions. Ils pèsent sur chaque œuvre, dès qu’elle est exposée », lit-on encore dans le texte.