Plus de 12 000 personnes ont déjà signé la pétition « Pour le retrait immédiat du Portugal du Concours Eurovision de la Chanson tant qu’Israël participe », créée le 5 décembre, un jour après que la RTP ait confirmé sa participation à l’événement.
Dans la pétition, les citoyens expriment leur « profond désaccord » envers la position de la RTP, soulignant que l’indignation est « aggravée par le fait que la représentation portugaise ait voté en faveur de la participation d’Israël, plaçant le Portugal du mauvais côté de l’Histoire ».
« Cette indignation est aggravée par le fait que la représentation portugaise ait voté en faveur de la participation d’Israël, plaçant le Portugal du mauvais côté de l’Histoire », affirment-ils, en considérant que « cette attitude est inacceptable face à la catastrophe humanitaire continue et à l’offensive militaire dans la bande de Gaza, et face aux scandales de manipulation de vote qui ont entaché l’édition de 2025 à Bâle ».
Pour les signataires, « l’intégrité du concours a été détruite car la scène a été capturée par des intérêts politiques », avec « des preuves factuelles, visibles lors de l’édition 2025, que le télévote a été instrumentalisé par des campagnes organisées par l’État israélien ».
« La RTP ne peut soumettre les artistes portugais à un concours où le vainqueur est décidé par ceux qui investissent le plus dans la propagande pour blanchir l’image d’un conflit armé », soulignent les pétitionnaires.
Dans le document, les auteurs rappellent la performance du Portugal à l’Eurovision en 1997, lorsque le groupe « Os Amigos » a été « interdit par l’organisation de monter sur scène avec des œillets rouges à la boutonnière », car cela était considéré comme un « message politique inacceptable ».
« C’est une insulte aux Portugais que la même organisation qui a censuré nos œillets de la paix ferme maintenant les yeux sur un État responsable d’une grave crise humanitaire, lui permettant même de manipuler les règles du concours pour normaliser sa conduite militaire », soulignent-ils, ajoutant qu' »il existe un devoir éthique de ne pas utiliser de fonds publics pour un événement qui est devenu une plateforme de nettoyage d’image à travers l’art des graves violations des droits de l’homme » et que « la mission de la RTP est de promouvoir la culture et la paix, non de normaliser la guerre ».
Ainsi, les signataires de la pétition ont estimé que, « en votant en faveur de la participation d’Israël, la RTP a cessé d’être simplement un participant passif pour devenir un complice actif dans la normalisation du conflit ».
En résumé, la pétition exige que, « face à la gravité de la situation humanitaire, à la manipulation avérée des résultats comme outil de propagande et à la honteuse position de soutien manifestée par le vote portugais », la RTP « annonce le retrait du Portugal de l’Eurovision 2026 ».
« Le Portugal doit corriger l’erreur de son vote et rejoindre le bloc de pays, comme l’Espagne, qui refusent de blanchir la situation. Il est impératif de défendre la dignité des artistes nationaux, le respect du droit international et la genèse du festival lui-même. Créée en 1956 pour promouvoir la paix et l’union entre les peuples après-guerre, l’Eurovision ne peut être utilisée comme une scène pour normaliser la guerre », conclut le document.
Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie annoncent un boycott
Contrairement au Portugal, plusieurs pays ont déjà annoncé qu’ils ne participeront pas à l’Eurovision tant qu’Israël fait partie de l’événement. Parmi eux, figurent l’Espagne, les Pays-Bas, l’Irlande et la Slovénie.
Eurovision : Israël reste, plusieurs pays quittent (le Portugal non). Que s’est-il passé ?
L’Espagne, les Pays-Bas, l’Irlande et la Slovénie ont officiellement quitté le Concours Eurovision de la Chanson 2026, après que l’Assemblée Générale de l’Union Européenne de Radiodiffusion (UER) a confirmé qu’Israël pourrait participer à l’événement. Le Portugal, cependant, a maintenu sa position. Que sait-on ?
Daniela Filipe | 08:39 – 05/12/2025
Le président israélien, Isaac Herzog, a salué la possibilité pour Israël de participer au concours, ayant considéré que cet État « mérite d’être représenté sur toutes les scènes du monde ».