Micael da Silva Montoya, le Portugais qui a mortellement renversé quatre personnes lors d’un mariage à Torrejón de Ardoz, en périphérie de Madrid, Espagne, a été condamné, ce mardi, à « une réclusion à perpétuité révisable ».
L’affaire remonte à novembre 2022, lorsque Micael da Silva Montoya, connu sous le nom de ‘El Portugués’, a renversé 13 personnes lors d’un mariage à la suite d’une altercation présumée dans le restaurant où se déroulait la cérémonie. Quatre personnes sont décédées, dont un mineur de 17 ans.
Le Portugais a été condamné à « une réclusion à perpétuité révisable » pour deux crimes de meurtre et à 20 ans de prison pour deux autres chefs d’accusation de meurtre.
Il convient de noter que, depuis 2015, le Code pénal espagnol prévoit « la réclusion à perpétuité révisable » comme la peine la plus sévère, ce qui peut se traduire, en pratique, par une prison à vie.
Dans ces cas, le condamné doit purger un minimum de 25 ans de prison avant de pouvoir demander une libération conditionnelle. Montoya devra purger entre 35 et 40 ans avant que son cas ne soit réexaminé judiciairement en raison de la gravité des crimes.
Micael da Silva Montoya a également été condamné à 10 ans de prison pour huit chefs d’accusation de tentative de meurtre – soit 80 ans supplémentaires – et trois ans pour un autre crime de tentative de meurtre.
La sentence a été prononcée après que le jury a considéré l’application de la peine maximale en Espagne et a rejeté les facteurs atténuants demandés par la défense.
Le Ministère public avait demandé une peine de 226 ans de prison : 25 ans de prison pour chaque accusation de meurtre et 14 ans pour chaque accusation de tentative de meurtre.
Après son arrestation, le Portugais – qui n’était pas invité mais s’est présenté à la cérémonie avec ses enfants mineurs et ses neveux – a déclaré aux agents qu’il avait accéléré contre la foule par « peur » après que lui et sa famille aient été visés par des tirs.
Cette version a été démentie par la Police nationale espagnole, qui a déclaré, lors du procès, que aucun douilles de munitions d’arme à feu n’avaient été retrouvées sur place.
Lors de son témoignage, malgré les déclarations de la police, le Portugais a réitéré qu’il avait été pris de peur et avait tenté de fuir les invités qui, selon lui, le poursuivaient.
« Ils voulaient tuer mes enfants, mes neveux. [Ils criaient], ‘Nous allons vous tuer, je me fiche de vos morts, nous allons vous tuer' », a-t-il déclaré, cité par Telecinco.
L’homme a assuré avoir klaxonné pour que les victimes s’écartent, affirmant qu’il était accroupi au moment du renversement, car il entendait « des coups et des tirs ».
L’homme a détaillé qu’il avait fui le restaurant El Rancho de Torrejón pour échapper à des agressions contre lui et son fils. Il a également affirmé avoir vu un des invités avec une arme à feu et assuré qu’un autre véhicule avait tenté de bloquer sa route.
Devant le tribunal, l’épouse du Portugais a expliqué qu’elle avait été invitée, avec ses enfants, à assister à la cérémonie et que c’était le père du marié lui-même qui s’était rendu chez son père pour les inviter personnellement.
Selon elle, Micael da Silva Montoya était à la fête pour s’occuper d’un de ses enfants, qui souffrait de troubles mentaux, et le conflit aurait commencé lorsqu’une personne a lancé un verre à l’enfant.
La discussion à l’intérieur du restaurant s’est poursuivie à l’extérieur et, selon le ministère public, l’accusé s’est dirigé vers la voiture qu’il avait garée à proximité et a « accéléré le moteur connaissant la présence des personnes agglomérées là ».
« Avec l’intention totale de leur causer la mort ou en acceptant la possibilité que cela se produise, il a percuté plusieurs d’entre elles », lit-on dans le document.
L’accusé a fui les lieux après le renversement, mais a été arrêté quelques heures plus tard. Les deux enfants, alors âgés de 16 et 17 ans et présents dans la voiture avec l’accusé lors de sa fuite, ont été confiés à leur mère par les autorités.
Dans le renversement, une femme de 66 ans, deux hommes de 68 et 37 ans et un mineur de 17 ans, tous espagnols, ont perdu la vie.
