Lors de la lecture publique de cette décision, au Palais Ratton, à Lisbonne, le président du TC, José João Abrantes, a précisé que « l’arrêt a été approuvé à l’unanimité ». Le rapporteur était le vice-président du tribunal, João Carlos Loureiro.
Le TC a déclaré inconstitutionnelles plusieurs dispositions de l’article principal de ce décret, l’article 69.º-D, soumis à un contrôle préventif de constitutionnalité par 50 députés du PS le 19 novembre.
« Le Tribunal a estimé que le n.º 1 de l’article 69.º-D et son alinéa a), en appliquant une peine accessoire de perte de nationalité uniquement, respectivement, aux citoyens non originaires et ayant commis une infraction pénale dans les 10 ans suivant l’acquisition de la nationalité portugaise, violent le principe d’égalité consacré à l’article 13.º de la Constitution », a déclaré José João Abrantes.
Le n.º 1 de l’article 69.º-D prévoit que « peut être appliquée la peine de perte de la nationalité portugaise à quiconque a été condamné à une peine de prison effective d’une durée égale ou supérieure à 4 ans, pour la commission de l’un des crimes prévus au n.º 4, à condition que, cumulativement, les conditions suivantes soient réunies : a) les faits ont été commis dans les 10 ans suivant l’acquisition de la nationalité ; b) l’agent est ressortissant d’un autre État ».
Selon un communiqué lu par le président du TC, les juges ont estimé qu' »il n’existe pas de fondement matériel suffisant pour différencier le traitement en fonction du mode d’obtention de la citoyenneté (acquisition de la nationalité par opposition à l’attribution de la nationalité), ainsi qu’en fonction de la période écoulée depuis le moment où l’acquisition de la nationalité s’est concrétisée (acquisition il y a moins de 10 ans ou il y a plus de 10 ans) ».
Ce décret du parlement, aujourd’hui déclaré inconstitutionnel, était basé sur un projet de loi du PSD et du CDS-PP, élaboré à partir d’une proposition de loi du gouvernement, qui a été approuvé le 28 octobre, avec 157 votes en faveur du PSD, Chega, IL, CDS-PP et JPP, une majorité supérieure aux deux tiers, et 64 votes contre, du PS, Livre, PCP, BE et PAN.
La Constitution prévoit, à l’article 279.º, qu’en cas de veto pour inconstitutionnalité, « le décret ne pourra être promulgué ou signé sans que l’organe qui l’a approuvé expurge la norme jugée inconstitutionnelle ou, le cas échéant, la confirme par une majorité des deux tiers des députés présents, à condition qu’elle soit supérieure à la majorité absolue des députés en fonction ».
