« Nous avions soutenu que la réduction précédente du taux de la BNA en septembre était quelque peu prématurée, compte tenu de la dynamique de l’inflation du pays à cette époque et du taux réel, qui était peu restrictif pour contenir les pressions sur les prix », rappellent les analystes dans une note envoyée aux clients, à laquelle Lusa a eu accès, dans laquelle ils soutiennent maintenant une perspective différente et écrivent que le taux devrait continuer à descendre jusqu’à 14 % à la fin de 2026.
La récente décision du Comité de Politique Monétaire (CPM) du 18 novembre, « de flexibiliser la politique monétaire semble plus sensée », argumentent-ils maintenant.
Les analystes rappellent que « suite aux violentes manifestations contre les prix des carburants à la fin juillet, le gouvernement angolais a reporté ses plans d’élimination progressive des subventions aux carburants, atténuant, pour l’instant, une grande menace à la stabilité des prix ».
L’évolution des prix en Angola s’améliore, après plusieurs trimestres consécutifs de hausses dues à la libéralisation du taux de change et, plus récemment, comme conséquence du retrait progressif des subventions aux carburants, une des mesures prônées par le Fonds Monétaire International (FMI) comme moyen de gagner de l’espace budgétaire pour investir dans des programmes dans des domaines plus prioritaires pour le développement, comme la Santé ou l’Éducation.
« Bien qu’il n’y ait pas d’informations concrètes sur le moment où ces coupes dans les subventions pourraient être reprises, le FMI a suggéré 2028 comme une date appropriée », souligne le département africain de ce cabinet britannique de conseil.
C’est ce ralentissement de la hausse des prix qui pousse également Oxford Economics à prévoir que la BNA continuera à abaisser les taux d’intérêt, atteignant 14 % à la fin de l’année prochaine.
L’autorité monétaire a décidé, le 18 novembre, de réduire le taux directeur d’un demi-point de pourcentage, passant de 19 % à 18,5 %, et d’abaisser le taux de la facilité permanente de cession de liquidité de 20 % à 19,5 % et le taux de la facilité permanente d’absorption de liquidité de 17 % à 16,5 %.
La réduction des taux d’intérêt se justifie « par l’évolution favorable des principaux indicateurs macroéconomiques, notamment la décélération constante de l’inflation » et par « l’évaluation des indicateurs monétaires qui signalent des pressions inflationnistes moindres à court terme », a indiqué la BNA dans un communiqué publié après la réunion.
La banque centrale a également souligné, dans le fondement de la réduction, la trajectoire de ralentissement de l’inflation, qui est passée à 17,43 % en octobre, après les 18,16 % enregistrés en septembre.
Pour 2025, la Banque Nationale d’Angola prévoit une inflation de 17 %, avec un écart possible de 0,5 point de pourcentage, et pour 2026, elle projette une descente à 13,5 %.
