Opération Influenceur ? Il y a des preuves « qui n’ont pas encore été analysées ».

Opération Influenceur ? Il y a des preuves "qui n'ont pas encore été analysées".

Rui Cardoso s’est exprimé dans le Programme Grande Entrevista de la RTP, animé par Vítor Gonçalves, après avoir été interrogé sur le procès impliquant l’ex-premier ministre et actuel président du Conseil européen, António Costa.

 

Le procureur général adjoint à la tête du DCIAP a rappelé que la « responsabilité éventuelle » d’António Costa a été séparée de l’affaire Influencer, le processus principal, mais a mentionné qu' »il y a des éléments de preuve du processus principal qui ne sont pas encore complètement analysés ».

« Certains (sont) essentiels pour tout comprendre et sans eux, il n’est pas possible de se convaincre d’avoir tous les éléments de preuve pour prendre une décision dans ce processus séparé », a-t-il souligné.

Rui Cardoso a détaillé qu’il y avait de la correspondance et des éléments saisis dans des bureaux d’avocats auxquels l’enquête n’a pas encore eu accès : « Les avocats impliqués ont fait une réclamation qui a empêché le juge, sur place et après, d’avoir accès aux éléments saisis, documentaires et électroniques ».

Citant « quelques péripéties légales », Rui Cardoso a souligné que cette situation a été décidée il y a peu en appel, et que le président du Tribunal de la Relation de Lisbonne a rejeté la réclamation.

« Nous attendons encore (…) que cela parvienne au juge d’instruction pour qu’il puisse commencer la procédure d’ouverture de la correspondance électronique, essentielle pour un secteur déterminé de l’enquête », a-t-il ajouté.

Le directeur du DCIAP a toutefois assuré que l’enquête n’est pas à l’arrêt et qu’il y a des « personnes travaillant en permanence, des éléments policiers et des procureurs ».

« Ce n’est pas l’idéal, mais un certain type d’enquête, étant donné sa complexité, exige du temps », a-t-il précisé au sujet de la durée du processus.

Interrogé sur la situation d’António Costa, Rui Cardoso a rappelé que, bien qu’il ne soit pas accusé, l’ex-premier ministre a déjà témoigné dans le cadre du procès et que, pour un éventuel classement sans suite, la loi est appliquée de la même manière pour toutes les personnes.

« Ou bien il y a une preuve certaine qu’aucun crime n’a été commis et cela peut être classé sans suite, ou que la procédure est légalement irrecevable ou que toutes les diligences ont été épuisées sur la situation en doute pour accuser cette personne », a-t-il insisté.

« Cela n’est pas arrivé, les diligences ne sont pas épuisées », a-t-il ajouté.

Concernant le temps de la justice, Rui Cardoso a indiqué que dans d’autres pays, comme l’Espagne ou la France, cela arrive aussi.

« Ce n’est pas l’idéal, nous le savons, mais ce que nous faisons est ce que la loi exige », a-t-il souligné.

Le 7 novembre 2023, cinq personnes ont été détenues et ensuite libérées dans le cadre de l’Opération Influencer, dont l’ancien chef de cabinet d’António Costa.

Sont en cause des soupçons de crime dans la construction d’un centre de données à Sines, district de Setúbal, dans l’exploitation du lithium à Montalegre et Boticas, tous deux dans le district de Vila Real, et dans la production d’énergie à partir de l’hydrogène également à Sines.

L’affaire a conduit à la chute du gouvernement d’António Costa (PS), l’actuel président du Conseil européen ayant été considéré comme suspect sans être formellement accusé.

Montenegro e Spinumviva

Montenegro et Spinumviva « Nous ne délivrons pas de certificats de pureté », dit le procureur

Le procureur général adjoint Rui Cardoso a répondu, ce mercredi, aux critiques du premier ministre, Luís Montenegro, indiquant qu’il n’y a rien eu de fait « hors la loi », après que le chef du gouvernement a estimé que l’on était allé « au-delà ».

Ana Teresa Banha | 23:57 – 17/12/2025