António Costa tente depuis plus d’un an, sans succès, de consulter le dossier dans lequel sont enquêtées les références faites par les accusés de l’Opération Influencer quant à sa participation dans certains des faits qui font l’objet d’une enquête depuis plus de deux ans.
Les procureurs du Ministère Public (MP) chargés de l’enquête sur l’ancien Premier ministre ont déjà refusé à quatre reprises la consultation du dossier, arguant que l’affaire est sous « secret de justice ». Toutefois, la première demande d’António Costa pour consulter le dossier aurait été faite avant que ce statut ne soit décrété.
La première fois que l’actuel président du Conseil Européen a demandé l’accès aux dossiers a eu lieu au début d’avril 2024, après que l’affaire a quitté le Tribunal Suprême, où elle se trouvait lorsqu’il était Premier ministre.
Le dossier était entre les mains de la procureure Rita Madeira, du DCIAP, et c’est cette même magistrate qui aurait refusé la consultation à António Costa. Cependant, l’affaire n’est passée sous secret de justice qu’à la fin mai, après que le juge d’instruction a accédé à une proposition du MP datée du 17 avril, date postérieure à la demande de consultation de l’ex-chef de gouvernement.
Par la suite, António Costa, déjà entendu à sa demande en qualité de témoin, a fait trois autres demandes, toutes refusées avec la même justification.
Les conversations entre les accusés ont conduit le MP à enquêter sur Costa, notamment à propos d’une clause du Simplex Industriel, la soi-disante “loi malandra”, qui bénéficierait à une entreprise promotrice d’un centre de données.
Il est rappelé qu’António Costa a démissionné après que l’ex-procureure générale de la République Lucília Gago a ajouté un paragraphe sur lui dans le communiqué officiel de l’Opération Influencer.
Deux ans après cet événement, l’actuel président du Conseil Européen ne sait toujours pas s’il sera ou non accusé dans le dossier et pour quels crimes. Cette semaine, le procureur général de la République, Amadeu Guerra, a justifié le retard dans le traitement du dossier par un recours “en suspens” des accusés, qui avait finalement été décidé et n’a rien à voir avec António Costa, puisqu’il est enquêté dans un dossier séparé.