On craint l’extinction de l’ICNF, la ministre dit qu’elle « ne travaille pas » là-dessus.

On craint l'extinction de l'ICNF, la ministre dit qu'elle "ne travaille pas" là-dessus.

Les organisations non-gouvernementales formant la coalition C7 ont manifesté une « profonde préoccupation » face à une possible extinction de cet organisme, avec le transfert de compétences vers l’Agence portugaise de l’environnement (APA) et les Commissions de coordination et de développement régional (CCDR).

« Bien que le gouvernement n’ait pas confirmé jusqu’à présent cette possibilité, la ministre de l’Environnement et de l’Energie, malheureusement, ne l’a pas complètement écartée lorsqu’elle a été confrontée par les journalistes », indique la C7 dans un communiqué.

Aujourd’hui, interrogée par les journalistes sur une décision concernant la fusion entre l’ICNF et l’APA, la ministre de l’Environnement, Maria da Graça Carvalho, a déclaré : « Je ne travaille même pas sur ce sujet ».

La ministre s’exprimait en marge de la présentation d’une campagne sur les déchets.

Cependant, les écologistes affirment que la « réduction drastique » de la somme à transférer du Fonds environnemental vers l’ICNF, prévue dans l’actuelle proposition de loi de finances, renforce l’inquiétude face aux responsabilités de l’institut, notamment avec la Stratégie pour la conservation de la nature et de la biodiversité 2030 (révisée), le Programme Alcateia, la conclusion des plans de gestion des zones spéciales de conservation du réseau Natura 2000 et le Plan national de restauration de la nature.

« La C7 considère essentiel de manifester dès à présent son rejet complet de toute action qui viserait au démantèlement de l’organisme national de conservation de la nature », peut-on lire dans le document.

Pour la coalition, l’extinction de l’ICNF « fragmenterait des compétences critiques, rendant difficile la coordination nationale et stratégique ».

La C7 est composée de l’association Zero, du fonds WWF, du GEOTA, de la LPN, de Quercus, de la FAPAS — Association portugaise pour la conservation de la biodiversité, et de la Société portugaise pour l’étude des oiseaux (Spea).

La Confédération portugaise des associations de défense de l’environnement s’est également exprimée pour dire que si le gouvernement avançait avec la fusion de l’ICNF avec l’APA et les CCDR, ce serait « la fin de la conservation de la nature au Portugal ».

« L’ICNF, malgré ses limitations, est la seule entité avec une mission claire et spécialisée dans la conservation de la biodiversité, des forêts et des zones protégées », a défendu la Confédération.

« L’APA et les CCDR n’ont ni la vocation, ni la capacité technique pour assurer cette responsabilité. Cette fusion serait un recul historique, le démantèlement de tout ce qui a été conquis au fil de nombreuses années de travail, de dévouement et de lutte », a ajouté la structure.

En parlant aux journalistes, la ministre a assuré que tout ce qui serait fait « respecterait toujours le travail de l’ICNF ».

Le PAN a demandé aujourd’hui une audition de la ministre, avec un caractère d’urgence, sur cette question.

La requête, avec un objectif similaire à une autre déjà présentée par Livre, fait suite à la publication par le journal Expresso, mardi, d’informations selon lesquelles le gouvernement prévoit d’éteindre l’Institut de la conservation de la nature et des forêts (ICNF) tel qu’il existe actuellement et de diviser ses compétences entre l’APA et les CCDR.

Jeudi, l’Ordre des biologistes s’est également manifesté contre une éventuelle intégration de l’Institut de la conservation de la nature et des forêts dans l’Agence portugaise de l’environnement et le transfert de responsabilités vers les Commissions de coordination et de développement régional.

L’ICNF recevra 44,7 millions d’euros pour des zones protégées, la prévention des incendies ou les changements climatiques, selon la proposition de loi de finances pour 2026.

Le document, remis par le gouvernement la semaine dernière et disponible sur le site de l’Assemblée de la République, prévoit le transfert de recettes propres du Fonds environnemental jusqu’à la limite de 44 750 000 euros pour l’ICNF, destinés à des projets de gestion des zones protégées, la prévention des incendies forestiers et la conservation de la nature.

Les fonds sont également destinés à des projets d’aménagement du territoire et d’adaptation aux changements climatiques, au paiement d’équipes de forestiers, de bureaux techniques forestiers et d' »agrégats de communaux ».

La dotation pour 2026 est inférieure à celle du budget en vigueur (53,2 millions), qui représentait un doublement du montant alloué par rapport à 2024.

Il est également prévu le transfert de l’ICNF, en tant qu’autorité forestière nationale, vers les municipalités locales, dans le cadre des contrats conclus ou à conclure dans le cadre du Fonds environnemental, mais sans indication de dotation.

La proposition admet encore des transferts de l’ICNF « pour des entités, services et organismes compétents dans le domaine de la défense nationale, afin de supporter les charges avec des actions de surveillance et de gestion de combustible dans des zones forestières sous gestion de l’État », dans le cadre d’un protocole à conclure dans le cadre du Fonds environnemental.