OE2026 ? Le CFP soulève des doutes sur la « durabilité » et la « réalisation »

OE2026 ? Le CFP soulève des doutes sur la "durabilité" et la "réalisation"

La proposition budgétaire pour 2026 prévoit un équilibre budgétaire global, soutenu en partie par des recettes de caractère exceptionnel et des hypothèses qui, dans certains cas, reflètent des modifications non justifiées à la dynamique normale des dépenses, selon le rapport d’Analyse de la proposition de Budget de l’État pour 2026 du CFP.

L’entité estime que « bien que cette stratégie permette de projeter un résultat budgétaire positif et la poursuite de la réduction du ratio de la dette publique, elle soulève des doutes quant à sa durabilité, rappelant des pratiques qui, par le passé, ont limité la transparence et la crédibilité de la politique budgétaire ».

« Pour assurer la durabilité des finances publiques, il est essentiel de privilégier un équilibre budgétaire moins dépendant des facteurs conjoncturels et des mesures ponctuelles. Cet équilibre doit être atteint sans compromettre l’investissement public productif, garantissant ainsi également la durabilité de la croissance économique et l’équité intergénérationnelle », affirme le CFP.

L’exécutif souhaite atteindre des excédents de 0,3 % du PIB en 2025 et de 0,1 % en 2026. Concernant le ratio de la dette, il estime une réduction à 90,2 % du PIB en 2025 et à 87,8 % en 2026.

Cependant, le CFP considère que le scénario du ministère des Finances « est fondé sur un ensemble d’hypothèses et de prévisions qui posent des questions quant à la réalisation des objectifs budgétaires ».

Il existe des facteurs tels qu’une prévision de dépenses de défense qui « semble être en deçà de l’effort assumé par le Portugal dans le cadre de la coopération européenne », ainsi qu’une sous-estimation de certaines composantes des dépenses courantes primaires et des dépenses d’investissement.

Le CFP projette un solde nul cette année et un déficit de 0,6 % du PIB pour 2026.

Dans cette analyse, il est également mentionné l’indicateur des dépenses nettes, désormais utilisé dans les règles budgétaires européennes et dont les valeurs ont été corrigées par le gouvernement le 22 octobre.

Pour 2025 et 2026, le taux de croissance des dépenses nettes est de 5,5 % et 4,8 %, respectivement, ce qui, pour cette année, est supérieur à l’engagement convenu dans le Plan Budgétaire-Structurel National à Moyen Terme, alors que pour 2026, il est inférieur.

Malgré ces différences, « compte tenu de la flexibilité prévue dans la clause de dérogation nationale relative à l’augmentation des dépenses d’investissement dans la défense, l’écart cumulé des dépenses nettes prévues dans le POE/2026 se montre conforme à la trajectoire convenue ».

Le gouvernement a présenté le OE2026 au parlement le 9 octobre, proposition qui sera discutée et votée en général les 27 et 28 octobre. Le vote final global est prévu pour le 27 novembre, après le processus de débat en spécialité.

Dans le scénario macroéconomique, le gouvernement PSD/CDS-PP prévoit que le Produit Intérieur Brut (PIB) croisse de 2 % cette année et de 2,3 % en 2026.