« Il y a des questions que [certains pays] ont soulevées au Conseil de l’Environnement, qui dépassent les compétences – comme les aides d’État à l’industrie, le développement industriel et, par conséquent, ce ne sont pas des questions environnementales, ce sont des questions de politique industrielle, de financement […] », a déclaré la ministre portugaise de la tutelle, Maria da Graça Carvalho.
Le jour où les ministres de l’Environnement de l’UE se sont réunis au Luxembourg, à la veille d’un Conseil Européen où les chefs de gouvernement et d’État de l’Union vont discuter des moyens d’atteindre les objectifs climatiques de l’UE pour la neutralité climatique en 2050, la ministre a souligné qu’il est « très important » qu’il y ait un consensus en termes de message commun et de cibles intermédiaires, car « l’Europe a toujours été à l’avant-garde » en termes climatiques.
Il est certain que le Portugal « soutient l’objectif de 90% » de réduction des émissions polluantes d’ici 2040 et les objectifs intermédiaires, même s’il tente de négocier certaines flexibilités concernant les crédits liés à des projets internationaux, a expliqué la ministre à la Lusa.
Des pays comme la France veulent lier cette discussion aux politiques de soutien étatique et de développement industriel, tandis que d’autres, comme ceux des pays de l’est (tels que la Pologne et la République Tchèque), hésitent sur les objectifs en raison de leurs faibles taux de conformité.
Actuellement, les pays de l’UE sont divisés quant à leur trajectoire climatique pour 2040, tentant toutefois de formuler un message commun à transmettre lors de la prochaine grande conférence des Nations Unies sur le climat (COP30), qui se tiendra en novembre au Brésil.
La discussion au sein de l’Union Européenne concernant les objectifs climatiques pour 2040 se concentre sur une proposition de la Commission Européenne qui prévoit une réduction de 90% des émissions nettes de gaz à effet de serre (par rapport aux niveaux de 1990) comme étape intermédiaire vers la neutralité climatique en 2050.
L’idée serait d’approuver au sein de l’UE une fourchette de réduction des émissions au cours des 10 prochaines années (entre -66,3% et -72,5% par rapport à 1990) et, ensuite, de préciser l’objectif lorsque les 27 États membres auront conclu un accord sur leur trajectoire pour 2040.
Cet objectif est obligatoirement contraignant et nécessite une approbation par codécision avec le Parlement Européen, bien qu’il ne requière pas l’unanimité au Conseil (des ministres).
L’UE cherche également à avoir un message commun pour la COP30 au Brésil, qui, bien que de nature indicative, nécessite l’unanimité.
Ce sont ces deux sujets que les dirigeants européens vont discuter lors du sommet de jeudi, sans qu’aucune décision ne soit attendue, mais plutôt des orientations politiques sur les conditions nécessaires pour que les objectifs climatiques soient atteints.
Ce devrait être l’un des sujets les plus controversés de la réunion du Conseil Européen, selon des sources européennes entendues par Lusa.
« Le but de ce débat n’est pas d’affaiblir nos ambitions et objectifs climatiques, mais de discuter entre les dirigeants comment nous pouvons les garantir », a déclaré un haut responsable européen, en parlant en prévision de la rencontre.