Obésité : les médicaments coûteraient à l’État entre 194,8 et 954,4 millions.

Obésité : les médicaments coûteraient à l'État entre 194,8 et 954,4 millions.

Selon l’analyse de l’impact de la contribution de ces médicaments réalisée par l’Infarmed, à laquelle l’agence Lusa a eu aujourd’hui accès, dans cette population, les valeurs indiquées tiennent compte de contributions entre 15% et 90%, le montant le plus élevé représentant une dépense de près de la moitié du total dépensé par le SNS en médicaments entre janvier et septembre de cette année (2 381,4 millions d’euros).

 

Infarmed, dans ses observations finales, recommande que, si l’on opte pour la création d’un régime exceptionnel de contribution – étant donné que ces médicaments ne sont pas couverts par les groupes thérapeutiques contributifs -, « face à l’impact économique élevé », le régime doit contenir des critères explicites d’éligibilité basés sur le Parcours de Soins Intégrés pour la Personne avec Obésité (PCIPO) de la Direction Générale de la Santé (DGS).

Dans l’étude, Infarmed a analysé les coûts de la contribution aussi bien dans ce scénario – utilisateurs avec critères du PCIPO (entre 170 405 et 180 880) – que dans le cas de l’estimation de la population adulte (entre 25 et 74 ans) avec obésité, qui atteint 2 008 386, selon l’Enquête Nationale sur la Santé avec Examen Physique (INSEF).

Si la contribution couvrait ces plus de deux millions d’adultes obèses estimés au Portugal, la dépense en contribution de ces médicaments – compte tenu de deux ans de traitement avec tous les patients entrant en même temps – pourrait varier entre 2 296 millions et 11 248 millions d’euros.

Selon les données d’Infarmed, entre janvier et septembre, la dépense en médicaments a augmenté de 14,9% (+257 millions d’euros) dans les hôpitaux et de 13,1% en ambulatoire (+162 millions d’euros), atteignant 2 381,4 millions d’euros.

Dans l’analyse de l’impact budgétaire de la contribution pour la population éligible selon le PCIPO, Infarmed a estimé aussi bien les valeurs des divers niveaux à contribuer que l’hypothèse de l’entrée de tous les patients en traitement dans la même année ou 50% par année.

Dans ce deuxième scénario, avec une introduction par phases, la dépense dans le niveau A (90% de contribution) varierait entre 229,1 millions (1ère année) et 477,2 millions (2ème année). Dans le niveau D (15% de contribution), elle serait de 46,8 millions la 1ère année et de 97,4 millions d’euros la 2ème année.

À la fin de l’analyse, Infarmed indique que le régime de contribution à définir doit prévoir la surveillance et l’évaluation en fonction des objectifs et des résultats obtenus, ainsi que la réévaluation des médicaments financés en fonction des résultats dans la réduction du niveau d’obésité et des comorbidités associées dans la population.

De nombreux pays en Europe contribuent déjà à certains des médicaments pour traiter l’obésité, dont cinq sont commercialisés au Portugal, mais entièrement à la charge de l’utilisateur et nécessitant une prescription médicale : Mounjaro (Tirzepatida), Wegovy (Semaglutido), Saxenda (Liraglutido), Mysimba (Bupropion + Naltrexona) et Orlistat 120 mg.

Les indications approuvées au titre de l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour ces médicaments sont superposables, indiquées en complément d’un régime hypocalorique et d’une augmentation de l’activité physique chez les patients adultes avec un Indice de Masse Corporelle (IMC) égal ou supérieur à 30 kg/m² ou entre 27 kg/m² et 30 kg/m2, si la personne a au moins une comorbidité liée au poids, bien que tous n’aient pas d’indication pour le traitement de l’obésité chez les adolescents.

Tous les pays qui contribuent ces médicaments et que l’Infarmed a pris comme référence pour cette analyse ont des critères définis pour la contribution basés à la fois sur l’Indice de Masse Corporelle (IMC) du patient et les résultats obtenus, prévoyant un maximum de deux ans de contribution.

Le PCIPO définit comme critère d’éligibilité pour cette médication que l’utilisateur ait un IMC égal ou supérieur à 35 kg/m2, avec au moins une comorbidité associée à l’adiposité excessive, pour la plupart des médicaments, avec quelques exceptions.

Il prévoit également l’absence de succès d’autres interventions non pharmacologiques après une période de 12 mois de suivi multidisciplinaire, comprenant une intervention nutritionnelle, un plan d’activité physique et une intervention psychologique.

Le PCIPO définit que le traitement non chirurgical de l’obésité doit avoir une approche structurée et multidisciplinaire, centrée sur la modification du mode de vie (intervention nutritionnelle et plan d’activité physique), le soutien psychologique, la thérapie pharmacologique et la surveillance de l’évolution clinique.

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