Chaque année, plusieurs touristes disparaissent lors de randonnées le long des levadas de Madère, réputées dangereuses. La plupart sont retrouvés et secourus vivants, sans blessures graves. Cependant, certains cas connaissent une issue peu favorable.
En cinq ans, quatre touristes étrangers ont disparu sans laisser de trace en parcourant les sentiers de l’île. Trois d’entre eux ont disparu en seulement 10 mois, entre 2020 et 2021.
Aucun n’avait le profil typique des personnes qui subissent des accidents sur les sentiers de l’île. Tous étaient jeunes, en excellente condition physique et habitués à relever des défis dans des lieux inhospitaliers.
Les recherches ont mobilisé tous les moyens possibles, mais ils ont disparu mystérieusement, comme s’ils s’étaient évaporés de la surface de la Terre.
Le premier à disparaître fut Jascha Paul Hardenberg, un Allemand de 28 ans. La dernière fois qu’il a été vu, c’était l’après-midi du 29 décembre 2020, lorsqu’il est parti seul sur le parcours pédestre de la Levada das 25 Fontes, à Calheta.
Vers 14h ce jour-là, il a admis à un ami être perdu, envoyant comme dernier message sa géolocalisation, révèle la Polícia Judiciária sur son site officiel.
Aucune trace de son passage n’a été retrouvée à ce jour. Pas même un vêtement, ni son téléphone. Rien.
Sept mois après la disparition de Jascha, un autre touriste disparaît mystérieusement. Cette fois, il s’agit d’un Polonais de 35 ans. Michael Kozek était en vacances avec sa famille à Madère quand il a disparu le 7 juillet 2021.
L’ultramarathonien expérimenté a quitté son hôtel à Calheta, où il séjournait avec sa femme et ses enfants, pour un entraînement de trail ce jour-là.
Il a pris un taxi vers Porto Moniz pour entamer un entraînement nocturne sur une partie du parcours de l’ultratrail de Madère, le MIUT, qui commence près de la mairie de la ville.
Aux alentours de 20h ce jour-là, l’antenne du Pico da Urze aurait détecté son téléphone. Après cela, plus aucune trace.
Lors des trois premiers jours, pompiers, police et Garde Nationale Républicaine (GNR) ont utilisé drones et l’hélicoptère de la Protection Civile pour les recherches. Avec le temps, les moyens déployés dans les montagnes de la région ouest de Madère ont diminué.
Le frère de Michael s’est rendu sur place pour le rechercher, mais a fini hospitalisé pour épuisement après avoir parcouru environ 70 km par jour sans dormir ni manger.
Mois plus tard, en septembre 2021, un touriste français de 35 ans disparaît lui aussi à Madère lors d’une randonnée. Le dernier contact avec Benoit Way fut le 1er septembre de cette année-là, lors de la 4e étape d’un parcours de 12 jours.
Il comptait parcourir environ 220 kilomètres en dormant sous tente. Ses amis et sa famille s’étonnèrent de sa disparition car il n’avait pas publié son habituel compte-rendu sur Facebook.
Une opération de recherche fut lancée, mais rien ne fut alors trouvé.
Deux ans après, des ossements humains ont été découverts dans une rivière de la commune de São Jorge à Santana, que les autorités ont soupçonnés d’être ceux de Benoit Way. Les tests ADN ont confirmé que ces restes appartenaient à Benoit Way, mettant fin au mystère de sa disparition.
Cette semaine, un autre touriste en vacances à Madère a disparu. Igor Holewiński, 31 ans, n’a pas donné de nouvelles à sa famille depuis dimanche matin, lorsqu’il a informé qu’il partait randonner seul vers le Pico Ruivo.
Igor Holewiński, en vacances dans l’archipel avec sa compagne, mesure 1,95 mètre, est blond et porte des lunettes.
Ses amis lancent maintenant un appel pour financer une équipe de sauvetage privée
En plus des disparitions ces trois dernières années, 13 personnes, tous des touristes, sont mortes dans les montagnes de Madère.
À SIC Notícias, en juillet dernier, la Protection Civile régionale a révélé que le nombre d’incidents est en augmentation et que deux personnes ont déjà péri cette année.
Les autorités indiquent que de nombreux touristes adoptent des comportements à risque en s’écartant des itinéraires recommandés.
La Protection Civile appelle à la prudence et rappelle l’importance de bien préparer les randonnées et de tenir compte du climat instable de la région.
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