Une raquette, un abatant de toilette, un gilet de sauvetage, des filets de pêche, une botte en caoutchouc, une chaussure noire et une poupée aux cheveux blonds font partie des objets exposés dans « Nettoyer la Planète », la première exposition du nouveau Musée PortoCartoon, qui possède une collection internationale de plus de 20 000 caricatures héritées du PortoCartoon World Festival.
Les objets pour l’exposition « Nettoyer la Planète » ont été récoltés sur les plages de Porto, Vila Nova de Gaia et Matosinhos et illustrent les déchets qu’un poisson pourrait trouver au fond de la mer.
« Nettoyer la Planète », la première exposition du nouveau Musée PortoCartoon, a la particularité d’être installée dans une salle recouverte de fer qui servait autrefois de coffre de la Banque du Portugal, puisque le bâtiment historique du Palais des Arts sur la place São Domingos fut pendant plusieurs années une succursale de l’ancienne Banque de Lisbonne, à l’origine de la Banque du Portugal.
« Dans cette exposition, l’humour sert de loupe sur les absurdités de notre relation avec l’environnement : de la compulsion pour le plastique jetable aux promesses politiques aussi vertes que l’asphalte », indique le dossier de presse remis aux journalistes.
Lors d’une interview accordée à l’agence Lusa pour l’inauguration du nouveau musée, Manuel Fernando, président de la Confrérie des Clérigos, explique que le Musée PortoCartoon « souhaite être un espace ouvert à tous », mais ambitionne également de s’ »internationaliser ».
« Je serais ravi d’avoir une exposition de caricatures de Ronaldo en Argentine, pour la plaisanterie que cela pourrait naturellement avoir », a déclaré Manuel Fernando, expliquant que les expositions temporaires sont également destinées à être présentées dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les œuvres de charité, entre autres.
Le nouveau musée PortoCartoon inaugurera également ce samedi, 08, deux expositions temporaires.
« Greta Thunberg » est le nom de la seconde exposition que les visiteurs pourront découvrir dans le nouveau musée. Elle associe l’art de la caricature à l’univers de la jeune militante, de sa grève scolaire solitaire à Stockholm (Suède) aux moments marquants qui ont fait d’elle une voix mondiale pour la justice climatique.
La seconde exposition temporaire s’intitule « Ronaldo » et présente plusieurs caricatures du célèbre footballeur portugais.
Dans cette exposition, l’art de la caricature devient un prisme sur l’univers de Cristiano Ronaldo, retraçant son parcours depuis ses premiers coups de pied sur l’île de Madère, où il est né, jusqu’aux moments qui l’ont consacré comme un « icône mondial du sport ».
En réponse à la question du pourquoi de la création d’un nouveau musée dans la ville de Porto, Manuel Fernando estime qu’il y avait « une certaine lacune » en termes de contenus liés à la caricature et à l’humour graphique « dans la ville de Porto et même dans le pays ».
« Il n’existe rien de pareil. Il y avait un espace au Musée National de l’Imprimerie, mais pour diverses raisons qu’il n’est pas utile d’énumérer ici, cet espace a fermé et n’est pas accessible au public. Nous avons estimé qu’il s’agissait d’une perte presque irréparable à une époque où il est également important de regarder la réalité avec la capacité de réfléchir différemment dans un temps si sombre et intolérant ».
Selon Manuel Fernando, le Musée du Cartoon, en plus de vouloir redorer l’image du PortoCartoon, entend offrir une nouvelle vie aux œuvres, dont les droits de propriété subsistent pendant 20 ans.
Le nouveau musée résulte d’un partenariat entre la Tour des Clérigos, le Musée National de l’Imprimerie et le PortoCartoon et a pour mission « de promouvoir, préserver et valoriser le cartoon comme une forme d’expression artistique et de critique sociale, créant une plateforme dynamique de dialogue entre l’art, l’humour, la culture, le tourisme et les grands thèmes du monde contemporain », indique le dossier de presse.
Le nouveau musée a bénéficié d’un budget initial d’environ 50 000 euros, un investissement réparti entre la Confrérie des Clérigos et des entités privées. À cela s’ajoutent les coûts de location de l’espace, d’entretien du musée et de rémunération des employés du musée, a expliqué Manuel Fernando.
Les billets pour le nouveau musée varient entre trois euros pour les enfants, quatre euros pour les personnes de plus de 65 ans, et cinq euros pour les adultes. Cependant, samedi, le jour de l’ouverture au public, l’entrée sera gratuite, a confirmé Manuel Fernando à l’agence Lusa.