Dans un rapport de suivi des risques fiscaux examiné aujourd’hui, le ministère des Finances reconnaît « un soulagement temporaire de 10 milliards [133,7 millions d’euros] en termes homologiques » du déficit budgétaire au deuxième trimestre.
« Cependant, dans un contexte de faible collecte des recettes fiscales, le scénario pourrait présenter des défis plus importants pour garantir la durabilité fiscale et une croissance consolidée. La persistance des déséquilibres fiscaux et la dépendance au financement, surtout à l’endettement interne, pourraient compromettre la durabilité des finances publiques », lit-on dans le rapport.
Augmenter l’exposition aux risques et réduire l’espace budgétaire pour des investissements structurants sont d’autres risques évoqués, nécessitant « une gestion prudente des dépenses et des mesures structurelles pour élargir la base fiscale et renforcer la capacité de mobilisation des recettes internes, afin d’assurer une croissance économique plus robuste et durable ».
Par ailleurs, le document souligne que les recettes de l’État ont présenté des « écarts significatifs par rapport au programme, avec des implications importantes pour la programmation et l’exécution financière du budget de l’État ».
« Entre 2024 et 2025, un écart cumulé d’environ 43,2 milliards de meticais [578 millions d’euros], soit l’équivalent de 3,5% du PIB, a été constaté », indique le document.
Il est ajouté qu’au deuxième trimestre, les recettes de l’État ont totalisé 95,6 milliards de meticais (1 278 millions d’euros), réalisant 98,6 % de la valeur programmée pour la période, « représentant une croissance modeste de 0,4 % par rapport à la même période l’année précédente ».
En septembre, le gouvernement mozambicain a avancé qu’il estime une croissance de 2,5 % du Produit Intérieur Brut (PIB) d’ici la fin de l’année, reconnaissant le retour de la confiance des investisseurs après la période d’agitation postélectorale.
« Ces indicateurs révèlent une reprise de l’économie et un retour de la confiance des investisseurs privés, et l’on s’attend à ce que d’ici la fin de l’année, la croissance du PIB se situe dans la fourchette de 1,9 à 2,5 % », a déclaré le ministre de la Planification et du Développement du Mozambique, Salim Valá.
Le ministre s’exprimait lors de l’Observatoire de Développement, un forum consultatif entre l’exécutif et les partenaires sur les questions de développement, où le gouvernement a présenté la proposition du Plan Économique et Social et du Budget de l’État (PESOE) de 2026 ainsi que les données de son exécution de l’année en cours.
Le ministre a avancé que cette croissance est soutenue par la revitalisation des activités productives, y compris l’application d’une nouvelle dynamique dans les secteurs productifs de l’industrie manufacturière, de l’agriculture, de la construction, du tourisme, des transports et des services.
Avec les « signes encourageants » de la reprise économique, déjà observés au cours de ce deuxième semestre, a-t-il également déclaré, le gouvernement prévoit que le rythme de croissance économique accélère à partir de l’année prochaine, la deuxième de la mise en œuvre du Plan Quinquennal du gouvernement dirigé par le Président, Daniel Chapo, élu en octobre.
Selon Salim Valá, à partir de l’année prochaine le pays entrera également « dans un mode de croisière vers l’établissement d’une économie reposant sur de multiples secteurs économiques, non excessivement dépendante du secteur extractif, propulsant les processus de transformation économique et renforçant les fondations pour atteindre l’indépendance économique ».
Le gouvernement mozambicain prévoit également une reprise économique modérée autour de 3,2 % en 2026, soutenue par la reprise des secteurs des services, l’expansion des exportations de gaz naturel liquéfié, le dynamisme des secteurs agricoles et des investissements significatifs dans le secteur de l’énergie.