Vila Real, 04 oct 2025 (Lusa) – Le ministère de l’Éducation a annoncé aujourd’hui que le Conseil de Coordination de l’Enseignement Supérieur (CCES) est actuellement en cours d’audition pour évaluer la crise institutionnelle à l’Université de Trás-os-Montes et Alto Douro (UTAD) suite à la démission du recteur et les mesures transitoires jugées nécessaires.
Le recteur de l’UTAD, Emídio Gomes, a démissionné pour assumer la présidence de Metro do Porto mercredi.
Emídio Gomes avait déjà décidé de ne pas se représenter, mais une impasse dans la composition du Conseil Général empêche, depuis mars, l’élection du nouveau recteur de l’université à Vila Real.
Dans une note informative envoyée aujourd’hui à la communauté académique, le ministère de l’Éducation, de la Science et de l’Innovation s’exprime sur la « crise institutionnelle qui compromet la gouvernance et la gestion de cette institution publique » et indique que l’audition du CCES « vise à évaluer la situation actuelle et les mesures transitoires jugées nécessaires ».
« Toute décision qui sera adoptée revêtira un caractère strictement exceptionnel, limitée à l’indispensable pour assurer la continuité de la gouvernance, le rétablissement de la normalité institutionnelle et la reconstitution de l’autonomie de l’institution dès que possible, sans représenter, en aucun cas, une restriction de l’autonomie culturelle, scientifique et pédagogique de l’université », indique le document signé par le ministre de l’Éducation, Fernando Alexandre.
La composition du Conseil Général, organe qui élit le recteur, est incomplète car, en mars, la méthode de vote des membres cooptés, à main levée et le vote de départage de la présidente intérimaire de cet organe, a été contestée en justice.
La semaine dernière, le Tribunal central administratif du Nord a rejeté la méthode de vote adoptée et imposé la réouverture de la procédure de cooptation par vote secret et délibération à la majorité absolue des conseillers élus, conformément au règlement interne du Conseil Général.
Selon la note ministérielle, le Conseil de Gestion de l’UTAD est également paralysé, car le mandat de ses membres prend fin avec la cessation du mandat du recteur.
Elle ajoute que cette situation compromet l’exercice des compétences légalement attribuées au Conseil Général et met en danger « le fonctionnement régulier et la gestion de l’université », générant « une situation de blocage incompatible avec la normalité académique, scientifique, administrative et financière, qui ne peut être surmontée par des solutions exclusivement internes, dans le cadre de l’autonomie universitaire ».
Les conséquences immédiates de cette situation se traduisent par l’impossibilité de déclencher le processus d’élection du nouveau recteur et de désigner un recteur intérimaire ou par « le risque de compromettre la légalité et la continuité de la gouvernance universitaire tant que l’exécution de la décision judiciaire n’est pas assurée ».
En cas de crise institutionnelle grave, qui ne peut être résolue dans le cadre de l’autonomie institutionnelle, il revient au Gouvernement, sur ordre justifié du ministre de l’Éducation et après consultation du CCES, d’adopter « des mesures appropriées, exceptionnelles et temporaires, destinées à assurer la continuité de la gouvernance ».
L’audition du CCES vise à « garantir que toute intervention future respecte pleinement les principes de légalité, de proportionnalité et de respect de l’autonomie universitaire », assurant « la continuité de la gestion courante de l’université, le plein respect de la légalité et de l’autonomie institutionnelle et la création des conditions pour l’élection du nouveau recteur par le Conseil Général, conformément au Régime Juridique des Institutions d’Enseignement Supérieur (RJIES) et aux Statuts de l’UTAD ».
Le ministre a déclaré que la note vise à éclairer, « avec une totale transparence, la communauté académique sur le cadre juridique institutionnel de la situation en cours et les procédures en cours de développement, renforçant la confiance dans la légalité de l’action du Gouvernement et dans la préservation de l’autonomie universitaire ».