Né à Lisbonne en 1934, Mário Martins a également encouragé des artistes tels que Lara Li, Paco Bandeira et José Alberto Reis, dont il est devenu ami.
Le producteur de disques a toujours privilégié « le côté professionnel, mais il y a eu des cas où une amitié s’est construite », comme il l’a déclaré dans une interview à l’agence Lusa la décennie passée, citant en exemple la déclamatrice Maria Germana Tânger, le musicien José Cid, qui l’invitait toujours à assister à ses spectacles, et le chanteur José Alberto Reis.
Avec Maria Germana Tânger (1920-2018), Mário Martins a lancé une série d’enregistrements discographiques de poésie portugaise, dans une collection incluant des albums avec des poèmes déclamés par leurs auteurs, tels que David Mourão-Ferreira (1927-1996) ou Mário Cesariny (1923-2006).
« [Pour le cas de] Rui Veloso, c’est sa mère qui m’a contacté et est venue en train de Porto à Lisbonne, et elle m’a fait écouter une ‘cassette’ de son fils, pour me demander si je pensais qu’il avait de l’avenir ou non ». La réponse fut « sans aucun doute, oui, et sa carrière parle d’elle-même », a-t-il raconté à l’agence Lusa.
Mário Martins a mentionné « son implication » directe dans des succès comme ‘Somos Livres’ d’Ermelinda Duarte, qui « insistait pour ne pas enregistrer et qui a ensuite été un succès retentissant », ‘Vinte Anos’ par le groupe Green Windows, composé de José Cid, Vítor Mamede et Mike Sergeant, entre autres, ou dans l’album ‘O Nazareno’, de Frei Hermano da Câmara, qui impliquait la participation d’Amália Rodrigues et Mara Abrantes, entre autres, et qu’il a qualifié de sa « production la plus complexe, mais qui en valait la peine ».
Pendant environ 30 ans, Mário Martins a été responsable du département Artistes et Répertoire (A&R) de la maison de disques Valentim de Carvalho, où il a commencé à travailler en 1966, à l’invitation de João Belchior Viegas, agent artistique d’Amália Rodrigues.
Grâce à son intervention, Amália Rodrigues – que Mário Martins qualifiait de « véritable miracle portugais » – a enregistré en 1982 ‘O Senhor Extraterrestre’, de Carlos Paião (1957-1988), un artiste qui a ensuite fait partie du catalogue de Valentim de Carvalho.
Mário Martins a également cultivé le talent de poète et a écrit pour Amália, mais sa timidité l’a empêché de montrer le poème à la chanteuse de fado, et celui-ci a été enregistré par Beatriz da Conceição en 1967, « parce qu’il manquait un morceau pour compléter le disque ».
« J’ai eu honte de le montrer à Amália, elle chantait David Mourão-Ferreira, Pedro Homem de Mello, Alexandre O’Neill, et moi, à côté de ces grands poètes, qui étais-je ? Personne », a-t-il confié à Lusa.
Parmi les nombreuses célébrités avec lesquelles il a travaillé, le producteur a souligné le professionnalisme de la chanteuse Maria Clara (1923-2009): « L’incendie du Chiado [à Lisbonne, en août 1988] a détruit une partie des archives de Valentim de Carvalho et il a été décidé d’enregistrer à nouveau certains morceaux qui avaient été perdus. Maria Clara a accepté d’enregistrer certains de ses succès, des décennies après le premier enregistrement, elle est venue de Porto, accompagnée de son mari, est arrivée à l’heure et a chanté merveilleusement bien, avec cette voix claire, une grande professionnelle ».
Dans sa conversation avec Lusa, Mário Martins a souligné la difficulté de gérer les artistes et de choisir des répertoires adaptés à la voix et aux ambitions de chacun.
Quand il a rencontré António Variações (1944-1984), présenté par le journaliste Luís Vitta (1945-2015), Martins a reconnu son talent mais a projeté pour le chanteur un répertoire basé sur le folklore, une zone qu’il connaissait bien grâce aux nombreux enregistrements qu’il avait réalisés avec le poète Pedro Homem de Mello (1904-1984) dans différentes régions du pays.
Le succès de Marco Paulo (1945-2024) est attribuable à Mário Martins, dont le répertoire comprend du matériel original mais est essentiellement composé de versions portugaises créées par António José Lampreia (1929-2003) pour des compositions étrangères. Après la mort d’António José, Mário Martins a pris la responsabilité des versions en portugais de l’interprète de ‘Eu Tenho Dois Amores’ (António José/Georges Hatzinassios).
Mário Martins a produit des disques pour Luís Goes, Fafá de Belém, Nuno da Câmara Pereira, Paco Bandeira, Carlos Paião, José Cid, Júlio Pereira, Jorge Palma, Grupo de Cantares de Manhouce, Alexandra, José da Câmara, Maria Teresa de Noronha et Lucília do Carmo.
Outre son travail chez Valentim de Carvalho, il a collaboré avec l’animatrice de télévision Teresa Guilherme sur RTP et a été ensuite invité par le réalisateur José Nuno Martins à concevoir un programme à RTP.
À TVI, il a été l’auteur et l’animateur de l’émission ‘Fado Fadinho’ (1993), pour laquelle il a reçu un Prix Bordalo.
En 1993, il a quitté Valentim de Carvalho pour Movieplay Portuguesa, où il a coordonné la série ‘O Melhor dos Melhores’ (1994), qui a rassemblé les succès d’environ 100 artistes nationaux.
Chez cette maison de disques, il a produit, entre autres, le disque ‘O Outro Lado do Fado’ (2005) de Lenita Gentil, qui a reçu, en 2006, le Prix Amália Rodrigues du Meilleur Album de l’Année.