« Maintenir les dotations » pour les régions ultrapériphériques : Bolieiro écrit à Costa

"Maintenir les dotations" pour les régions ultrapériphériques : Bolieiro écrit à Costa

Dans une lettre adressée à António Costa, à laquelle l’agence Lusa a eu aujourd’hui accès, le leader de l’exécutif des Açores de la coalition PSD/CDS-PP/PPM indique avoir écrit au président du Conseil européen « poussé par un besoin et un signe de confiance ».

« Le besoin découle d’une position propre à la Région Autonome des Açores, qui défend un changement dans la proposition de la Commission européenne sur le futur CFP post-2027. Le signe de confiance résulte de notre connaissance institutionnelle et personnelle de votre personne et de vos capacités », justifie-t-il.

Bolieiro souligne qu’il écrit à António Costa en tant que président du Conseil européen, « mais également accompagné de sa compétence reconnue pour exercer sa magistrature d’influence avec habileté à la tête de cette institution décisive de l’Union européenne ».

Dans la lettre, le leader du gouvernement régional des Açores plaide pour que le prochain CFP « maintienne des dotations spécifiques pour les RUP, le POSEI, ainsi que des taux de cofinancement à 85 %, adaptés à leurs limitations, et conserve un modèle de participation effective dans la définition et l’exécution des politiques les concernant ».

« L’intégration pleine des RUP dans les programmes européens est essentielle pour garantir leur participation aux dynamiques de développement de l’Union [européenne] », insiste-t-il.

En annexe à la missive, José Manuel Bolieiro a envoyé à Costa la communication qu’il a prononcée à Bruxelles, jeudi dernier, et qui « détaille la position du gouvernement régional des Açores et justifie la nécessité de réviser la proposition du CFP post-2027 de la Commission européenne ».

Le président du gouvernement des Açores a défendu à Bruxelles que le CFP 2028-2034 représente un « recul préoccupant » pour les RUP, car il « élimine la différenciation » de ces régions dans le cadre européen.

Selon José Manuel Bolieiro, en « fusionnant des politiques historiques dans un fonds unique, les Plans Nationaux et Régionaux de Partenariat, on supprime la différenciation qui a toujours caractérisé l’approche européenne des RUP ».

Le leader de l’exécutif des Açores intervenait lors d’un séminaire promu par l’association Eurodom, fondée en 1989 pour représenter les régions ultrapériphériques françaises.

Le chef de l’exécutif des Açores a rappelé que l’article 349 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne « consacre l’obligation de politiques différenciées et adaptées aux spécificités des RUP ».

« Ce principe a été la base de plus de trois décennies de politiques européennes qui ont permis des avancées concrètes dans le développement économique et social de ces régions. Il n’y a donc pas de raison de revenir sur cet engagement, qui est juridique, politique et moral », a affirmé le président du gouvernement des Açores.

Selon Bolieiro, cette « centralisation budgétaire dilue les priorités territoriales, affaiblit l’autonomie régionale et compromet l’efficacité de la politique de cohésion ».

Bolieiro a accentué que « l’absence de dotations financières protégées pour les RUP menace les progrès réalisés en termes de convergence économique et sociale, mettant en péril la souveraineté alimentaire, la stabilité sociale et le développement durable des régions ».

Le gouverneur a considéré que l’éventuelle élimination du POSEI — Programme d’Options Spécifiques pour l’Éloignement et l’Insularité des RUP, et des soutiens à la structuration des chaînes productives, « serait désastreuse pour les Açores, fortement dépendantes des importations », devant être « maintenu et renforcé dans le prochain CFP ».

En juillet, la Commission européenne a proposé un nouveau budget à long terme pour l’UE, pour 2028-2034, de deux mille milliards d’euros, au-dessus des 1,2 mille milliards de l’actuel cadre, incluant plus de contributions nationales et trois nouveaux impôts.