Cette augmentation de 211,4 patacas (23 euros) pour 2026 représente la première révision de la valeur du salaire minimum, deux ans après l’entrée en vigueur de la loi, établissant ainsi un salaire minimum de 7.280 patacas (789 euros) par mois, 1.680 patacas (182 euros) par semaine, 272 patacas (31,6 euros) par jour ou 35 patacas (3,8 euros) par heure.
Le secrétaire à l’Économie et aux Finances de Macao, Tai Kin Ip, a souligné lors de la présentation de la révision de la loi à l’Assemblée législative que celle-ci a été effectuée après une « considération globale des changements dans la macroéconomie, le marché du travail, les rémunérations des travailleurs et la situation opérationnelle des employeurs ».
La « performance économique récente de Macao », les opinions des représentants des employeurs et des travailleurs au sein du Conseil permanent de Concertation Sociale, l' »environnement commercial des employeurs, la garantie des droits et intérêts des travailleurs et la capacité d’acceptation des consommateurs » ont été les facteurs considérés par l’exécutif dans cette révision.
Cette augmentation concernera environ 18 000 personnes, soit 4,4 % de la main-d’œuvre totale.
Cette révision continue d’exclure les employés domestiques, en raison de la « nature unique » du travail domestique et de la nécessité pour le travailleur de « s’intégrer » dans la vie familiale de l’employeur, a expliqué le directeur des Services pour les Affaires du Travail (DSAL), Chan Un Tong, également présent lors de la présentation de la loi à l’Assemblée législative.
Actuellement, pour les nouveaux contrats de travailleurs domestiques signés à partir de juillet 2024, la rémunération minimum fixée par la DSAL est de 3 200 patacas (345 euros).
Le responsable de la DSAL a indiqué que le salaire médian pour ces contrats tourne autour de 3 800 patacas (410 euros), un montant qui, selon le fonctionnaire, « démontre que, même exclus du régime général, il existe des mécanismes garantissant une rémunération raisonnable ».
En 2023, Macao a approuvé l’élargissement du salaire minimum, le fixant alors à 34 patacas (3,69 euros) par heure ou 7 072 patacas (7,7 euros) mensuels, en excluant également les travailleurs domestiques de ce décret.
Le salaire minimum ne couvrait jusqu’à ce moment que les travailleurs de nettoyage et de sécurité dans les copropriétés.
Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies a interrogé en juillet 2022 sur la raison pour laquelle, à Macao, les employés domestiques non-résidents étaient « traités différemment » des autres travailleurs, n’étant pas couverts par le salaire minimum.
« Quelles mesures la DSAL prend-elle pour protéger la vie des domestiques immigrantes, qui sont particulièrement vulnérables aux traitements illégaux et abusifs de la part des employeurs ? », a alors questionné l’ancien membre du Comité des droits de l’homme, Shuichi Furuya.
Pour expliquer pourquoi les employés domestiques n’avaient pas droit au salaire minimum, la DSAL a répondu au comité de l’ONU en 2022 que ce groupe de travailleurs est « un cas spécial » et que « les employeurs fournissent un emploi sans but lucratif ».
Selon les données officielles de la DSAL, à la fin du mois d’août, plus de 28 000 employés domestiques travaillaient à Macao, dont la majorité provenait des Philippines (environ 15 250).
