Selon un communiqué de la Communauté Intermunicipale de la Région d’Aveiro (CIRA), la candidature « Barco Moliceiro: Art de la Charpenterie Navale de la Région d’Aveiro » est « la seule proposition sélectionnée pour représenter le Portugal en 2025 dans le processus international de l’UNESCO, soulignant la nécessité de sa sauvegarde urgente ».
La décision finale sera annoncée lors de la 20e session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), qui se tiendra du 8 au 13 décembre en Inde.
La délégation officielle de la CIRA à la session du Comité de l’UNESCO sera dirigée par le président du conseil intermunicipal, Jorge Almeida, accompagné de Januário Cunha et António Loureiro.
Selon la documentation disponible sur le site de l’UNESCO, en dehors des moliceiros pour la liste de sauvegarde urgente, le Portugal n’a pas de nomination à voter pour la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité lors de la session de décembre du comité.
À l’initiative de la CIRA, les Barcos Moliceiros ont déjà été inscrits en 2022 sur l’Inventaire National du Patrimoine Culturel Immatériel.
« En plus de son caractère identitaire, la candidature vise à renforcer un produit touristique avec une capacité de promotion à l’échelle internationale ».
Dans les années 1970, trois mille moliceiros étaient enregistrés opérant dans la Ria d’Aveiro, mais on estime qu’il subsiste à peine une cinquantaine d’embarcations, dont la moitié est affectée à l’exploitation touristique dans les canaux urbains de la Ria.
Dans la documentation sur le site de l’UNESCO, il est rappelé que, bien qu’étant considéré comme une pratique représentative de l’identité régionale, seuls cinq maîtres constructeurs de moliceiros sont encore en activité, dont quatre ont plus de 60 ans.
La candidature à l’UNESCO inclut une liste détaillée de propositions pour inverser la situation, notamment l’intervention auprès de la communauté scolaire pour mieux faire connaître cette pratique et l’installation de moteurs électriques sur les embarcations touristiques.
Un des aspects uniques des barcos moliceiros est la peinture de la proue et de la poupe : « la proue est la partie monumentale du moliceiro, où les figures, dessins et légendes sont exclusifs, sans égal dans tout type de navigation connu », a écrit Jaime Vilar, dans un livre dédié à cette embarcation.
Dans ce travail, il classe les légendes de la proue en « satiriques, humoristiques et érotiques », « religieuses », « romantiques, grivoises et coquines », « professionnelles, morales et historiques ».
Le même auteur, en se basant sur des données collectées auprès des artisans, décrit qu’un moliceiro mesure, en moyenne, « 15 mètres de long, déplace environ cinq tonnes et a un fond plat et peu profond, détail qui lui permet de naviguer là où les bateaux à quille ne passent pas ».
Selon l’institut public du Patrimoine Culturel, le Portugal compte huit manifestations inscrites sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, deux sur la liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente et un enregistrement des bonnes pratiques de sauvegarde.
Les deux inscriptions sur la liste de sauvegarde urgente sont la poterie noire de Bisalhães et la fabrication de clochettes.
