Intitulé « Après la crise énergétique : Réponses politiques dans la péninsule ibérique », le document — élaboré par la Fundação Francisco Manuel dos Santos (FFMS) et Brookings Institution — avertit que la faible interconnexion énergétique de l’Ibérie avec la France et d’autres pays voisins représente une vulnérabilité stratégique croissante, instaurant les décideurs politiques de l’Union européenne (UE) à la traiter comme une priorité urgente.
Le rapport examine la « réponse rapide et efficace » de la péninsule ibérique à la crise énergétique de 2022, déclenchée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, concluant que, grâce aux abondantes énergies renouvelables, à la robuste infrastructure de gaz naturel liquéfié (GNL) et à des outils innovants comme « l’exception ibérique », la région a aidé à stabiliser les marchés, protégeant les familles des pires impacts de la crise.
Malgré cette forte performance et le large soutien public à la transition énergétique, les auteurs du document soutiennent que la faible connectivité du réseau continue à compromettre la contribution de la péninsule ibérique à la résilience énergétique de l’Europe.
« La péninsule ibérique a tout pour être un leader de l’énergie propre en Europe. Mais la panne d’avril 2025 a révélé à quel point elle est vulnérable sans des interconnexions plus fortes », déclare le coauteur de l’étude, Gonzalo Escribano, chef du Programme énergie et climat de l’Instituto Real Elcano.
Cité dans un communiqué, Elcano défend que « améliorer la connectivité est essentiel pour libérer pleinement le potentiel de la péninsule ibérique et garantir l’avenir énergétique de l’Europe ».
Actuellement, seulement 3 % de la capacité électrique de la péninsule ibérique est reliée au réseau plus large de l’UE, bien en dessous de l’objectif de 15 % pour 2030.
Les auteurs de l’étude avertissent que cet étranglement limite la capacité de la péninsule à contribuer pleinement à la sécurité énergétique européenne, aux objectifs de décarbonisation et à la croissance industrielle verte.
Et bien que des projets d’interconnexion avec la France soient en cours, ils soulignent que l’Europe doit aller « plus loin et plus vite ».
Les auteurs encadrent également la question comme un impératif géopolitique, soutenant qu’à une époque où la concurrence mondiale s’intensifie et où les relations commerciales transatlantiques augmentent, « il n’a jamais été aussi urgent de renforcer l’infrastructure énergétique interne pour réduire les dépendances externes et renforcer l’autonomie stratégique ».
Actuellement, le GNL des États-Unis est fondamental pour dissocier l’Europe de l’approvisionnement russe, mais la coopération transatlantique à long terme en matière d’énergie et d’infrastructures peut être compromise par les tensions commerciales.