« Les autres ne restent pas inactifs : la Chine exporte presque deux fois plus de technologies propres que nous, ce qui représente un risque de déplacement de nos industries hors de marchés stratégiques, y compris le nôtre. Nous ne pouvons pas nous permettre de tomber dans de nouvelles et dangereuses dépendances », a déclaré Ursula von der Leyen lors d’un débat à la session plénière du Parlement européen, dans la ville française de Strasbourg.
Lors d’une discussion précédant la réunion du Conseil européen de jeudi, la présidente de la Commission européenne a observé : « Ces dernières années, nous avons tous été témoins de ce qui se passe lorsqu’un seul pays prend le contrôle de l’approvisionnement d’un produit ou d’une technologie essentielle ».
« À tout moment, ces dépendances peuvent se transformer en instruments de pression [car] des restrictions à l’exportation peuvent être imposées du jour au lendemain », ce qui conduit à « l’interruption des chaînes d’approvisionnement », a-t-elle ajouté.
En faisant allusion aux récents annonces chinoises, Ursula von der Leyen a averti que « les usines ici en Europe peuvent être contraintes à ralentir ou même à fermer ».
Pour cette raison, elle a demandé à l’UE d’être « très vigilante » et de « contrôler les technologies qui façonneront notre avenir », en termes de matières premières critiques.
Ursula von der Leyen a assuré être « prête à proposer des mesures supplémentaires pour garantir la sécurité économique de l’Europe » et a défendu, comme déjà proposé, un critère de « fabriqué en Europe » pour les marchés publics.
La Commission européenne a rapporté des inquiétudes de l’industrie de l’Union européenne (UE), notamment automobile, face au durcissement des contrôles à l’exportation des terres rares par la Chine, ce qui pourrait affecter les chaînes d’approvisionnement, étant en contact avec les autorités chinoises.
Il y a deux semaines, la Chine a annoncé de nouvelles restrictions à l’exportation de terres rares, élargissant le contrôle à cinq éléments supplémentaires — holmium, erbium, thulium, europium et ytterbium — ce qui porte à douze le nombre de métaux sous surveillance.
Les mesures imposent des licences obligatoires non seulement pour l’exportation des matériaux, mais aussi pour les technologies et services associés, comme la fusion, le recyclage et la fabrication d’aimants magnétiques.
Le gouvernement chinois justifie ces actions pour des raisons de sécurité nationale, affirmant que les terres rares ont des usages civils et militaires, et interdit les exportations destinées à des secteurs sensibles ou à des entités sous sanction.
Une partie des règles est déjà entrée en vigueur et le reste sera appliqué à partir du 1er décembre 2025, incluant des contrôles sur les produits étrangers contenant des terres rares d’origine chinoise.
Ces mesures renforcent le rôle de la Chine en tant que puissance dominante sur le marché mondial des matériaux critiques, augmentant les préoccupations concernant la dépendance internationale et les potentielles répercussions géopolitiques.