Loi sur la nationalité. Ce qui a échoué, ce qui est passé et les prochaines étapes.

Loi sur la nationalité. Ce qui a échoué, ce qui est passé et les prochaines étapes.

Le Tribunal Constitutionnel (TC) estime que la nouvelle Loi sur la Nationalité viole la Constitution portugaise.

 

L’annonce a été faite lors d’une lecture publique depuis le Palais Ratton, situé à Lisbonne, ce lundi 15 décembre et donne raison sur cinq normes au PS, qui avait demandé le contrôle préventif de la constitutionnalité de la nouvelle loi le 19 novembre, après que celle-ci a été approuvée au Parlement le 28 octobre.

Toutefois, certaines parties de la loi n’ont pas été rejetées par les juges du TC et d’autres n’ont même pas été analysées.

Il est donc nécessaire de comprendre ce qui ne passe pas, ce qui passe et ce qui suit maintenant.

Quelles normes ont été jugées inconstitutionnelles ?

Le Palais de Ratton a décidé de rejeter, au total, cinq des huit normes que le PS avait demandé de contrôler. Quatre modifications à la Loi sur la Nationalité elle-même et une (la plus controversée) concernant la modification du code pénal qui prévoyait que des citoyens naturalisés depuis moins de 10 ans pourraient, s’ils commettaient certains crimes, perdre la nationalité.

En ce qui concerne les normes de la Loi sur la Nationalité, trois des quatre ont été rejetées à l’unanimité. La première visait à empêcher qu’un citoyen étranger puisse demander la nationalité portugaise s’il avait été condamné auparavant pour un crime prévu par la loi portugaise, avec une peine égale ou supérieure à deux ans.

La deuxième norme rejetée – qui résultait d’une ‘concession’ du PSD au Chega – prévoyait que la nationalité puisse être retirée à tout moment lorsqu’elle était obtenue dans des « situations de fraude manifeste ». La loi actuelle prévoit que si la nationalité est obtenue de manière frauduleuse, elle est nulle. Cependant, après 10 ans, elle est consolidée.

La troisième norme jugée inconstitutionnelle par le TC stipulait que l’attribution de la nationalité dépendait de la satisfaction des exigences à la date de la soumission de la demande et non, comme actuellement, à la date de la décision.

La quatrième norme rejetée – par la majorité et non à l’unanimité – déterminait qu’il pouvait être « annulé l’enregistrement de la nationalité » de quiconque avait « des comportements qui, de manière concluante et ostensible, rejettent l’adhésion à la communauté nationale, à ses institutions représentatives et à ses symboles nationaux ».

Et quelles normes ont été retenues ?

Le PS avait demandé le contrôle de la constitutionnalité de trois autres normes, qui ont finalement été retenues. Celles-ci concernaient l’absence d’un régime transitoire. Contrairement aux socialistes, le TC ne considère pas indispensable d’assurer cette période avant l’entrée en vigueur de la loi.

D’autres normes font partie de la nouvelle version de la loi et n’ont pas été remises en question par le PS, comme l’augmentation des délais de résidence au Portugal pour obtenir la nationalité, la nécessité pour le demandeur de prouver, par le biais d’un test ou d’un certificat, qu’il connaît les symboles nationaux, l’histoire et la culture portugaise et l’exigence que le demandeur ait des moyens de subsistance pour pouvoir devenir portugais.

Le PS célèbre, pour le PSD et le CDS le plus important n’a pas été rejeté

Les réactions à l’annonce des juges du Palais Ratton n’ont pas tardé. Le PS a célébré le rejet de cinq des huit normes qu’il avait demandé de contrôler. Le PSD et le CDS assurent quant à eux que l’essentiel n’a pas été modifié.

« Inadapté » ou « défaite »? Les réactions au rejet de la Loi sur la Nationalité

Le Tribunal Constitutionnel (TC) a déclaré l’inconstitutionnalité de la nouvelle version de la Loi sur la Nationalité. Après ce rejet, diverses figures politiques ont réagi. Que s’est-il dit ?

Notícias ao Minuto avec Lusa | 19:49 – 15/12/2025

Prochaines étapes

Pour l’instant, le Président de la République est tenu de veto le diplôme et de le retourner à l’Assemblée de la République (AR).

Ensuite, le Gouvernement devra ajuster les points déclarés inconstitutionnels par le Tribunal Constitutionnel (TC). Les points rejetés sont alors à nouveau votés au Parlement.

Dans ce cas, il n’est pas nécessaire de revoir l’ensemble de la loi, ce qui rend le processus plus rapide. Seules les normes jugées inconstitutionnelles par le TC sont révisées.

Malgré cela, on ne sait pas si cela se produira avant la fin de l’année, la dernière session plénière étant prévue pour demain, 17 décembre, et l’AR ne se réunissant à nouveau qu’en janvier 2026 avec une interruption d’une semaine entre les deux, en raison des élections présidentielles du 18 janvier.

Lire aussi : Loi sur la Nationalité: le TC juge inconstitutionnelles les normes de 2 décrets