Loi du travail? CGTP pointe une inconstitutionnalité et critique le « silence » du PR

Loi du travail? CGTP pointe une inconstitutionnalité et critique le "silence" du PR

« Nous comprenons que dans ce processus, face à l’ampleur de l’attaque, face à l’ampleur des problèmes […] nous ne pouvons en aucun cas accepter que le Président de la République garde le silence. C’est inadmissible », a déclaré le secrétaire général de la CGTP, Tiago Oliveira, dans des déclarations à l’agence Lusa, à la veille de la réunion avec la ministre du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité Sociale.

Le projet de réforme de la législation du travail approuvé par le gouvernement, qui est encore en cours de négociation avec les partenaires sociaux, prévoit la révision de « plus d’une centaine » d’articles du Code du travail.

Tant la CGTP que l’UGT rencontreront vendredi, séparément, le Président de la République à ce sujet, les réunions étant prévues pour 15h00 et 16h00, respectivement.

Le 12 août, lorsqu’on l’a interrogé sur les modifications de la loi du travail, Marcelo Rebelo de Sousa a réaffirmé qu’il ne donnerait son avis qu’une fois reçu le décret, après qu’il ait été discuté à l’Assemblée de la République.

« On a parlé de deux ou trois [articles], il y a eu le problème du deuil et ensuite celui de l’allaitement, tout le reste n’a pas été évoqué, mais, apparemment, ce que dit le gouvernement, c’est qu’on en est encore à une phase d’audition, de consultations, et ensuite on discutera avec les partis parlementaires », a-t-il déclaré.

La CGTP considère que la proposition du gouvernement représente « une vraie attaque contre les droits des travailleurs », ainsi qu' »un véritable recul » dans les politiques du travail et admet que certaines normes pourraient être inconstitutionnelles.

« Il y a deux ou trois mesures qui, selon la CGTP, sont inconstitutionnelles », indique Tiago Oliveira, en prenant comme exemple « la facilitation des licenciements ».

« Comment le gouvernement peut-il inclure dans sa proposition qu’un travailleur faisant l’objet d’une procédure disciplinaire avec intention de licenciement, qui fait appel à la justice pour contester le licenciement, […] et qui gagne le procès en justice, puisse se voir refuser la réintégration par l’employeur ? », s’interroge-t-il, soulignant que la Constitution empêche le licenciement sans juste cause.

Un autre exemple soulevé par le secrétaire général de la CGTP concerne la négociation collective qui, selon le responsable, « met entre les mains des employeurs la décision de quelle convention collective appliquer dans les entreprises », ce qui viole « la liberté d’association des travailleurs ».

En ce sens, la CGTP appelle le Président de la République à s’exprimer, soulignant que le Chef de l’État « a juré de respecter et faire respecter la Constitution de la République » et « représenter tous les Portugais » et que la « majorité des Portugais sont la cible d’une attaque d’une ampleur énorme ».

La première réunion de concertation sociale depuis que le projet du gouvernement a été présenté est prévue pour le 10 septembre, ont indiqué les partenaires sociaux à Lusa. Des réunions bilatérales sont également prévues, a confirmé à Lusa une source officielle du ministère, et mercredi la CGTP et l’UGT rencontreront la ministre du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité Sociale.

« La ministre s’est montrée ouverte à rencontrer les différentes organisations pour discuter du projet […] mais n’a fixé aucune réunion », critique Tiago Oliveira, dans des déclarations à Lusa, soulignant que « la réunion a été demandée par la CGTP ».

« Si le gouvernement avait agi de bonne foi. Si le gouvernement voulait vraiment légiférer en faveur des travailleurs, il aurait déjà présenté une proposition complètement différente et aurait lui-même fixé des réunions », ajoute-t-il, accusant l’exécutif de « mettre le tapis rouge » pour répondre aux « objectifs des employeurs », tandis que les travailleurs doivent « courir après la perte ».