La vice-présidente de l’Observatoire de la Violence Obstétrique au Portugal (OVO PT), Lígia Morais, a indiqué que l’appel est lancé pour que tous les citoyens, usagers, professionnels de la santé et défenseurs des droits humains se joignent à la manifestation de la CGTP, sous le slogan « Tous à Lisbonne », prévue à 14h30 samedi.
« Je comprends qu’il sera nécessaire de se rassembler également pour être plus nombreux dans la rue et faire comprendre aux gens que cette union est nécessaire », a déclaré Lígia Morais.
L’OVO PT déclare dans un communiqué assister avec « une profonde inquiétude » à un ensemble de mesures annoncées par le gouvernement qui, « sous prétexte de ‘réorganisation’ et de ‘réformes fondamentales’ dans la santé (…) se traduisent, en pratique, par des coupes drastiques et la dévalorisation des professionnels, culminant dans un démantèlement déjà palpable et concret du réseau de santé maternelle et du propre SNS ».
L’organisation pointe le nouveau modèle des Urgences Régionales, affirmant qu’il s’agit d’une « fermeture déguisée » des services, ce qui compromettra « l’accessibilité et la sécurité des femmes enceintes en travail, augmentant le temps de déplacement dans les situations d’urgence et les ‘accouchements non assistés’ à domicile, en voie publique ou en ambulance. »
L’OVO remet en question le fait qu’une urgence hospitalière ne puisse être ouverte sans un médecin spécialiste, mais que l’on « admette que les accouchements soient assurés par des équipes d’urgence médicale, normalisant ainsi les accouchements sur la route, par des mains non spécialisées ».
À son avis, c’est « une incohérence qui manifeste la façon délibérée dont le gouvernement ne veut pas investir dans les salaires des professionnels de santé, ni même dans la construction d’équipes spécialisées qui garantissent le bon fonctionnement du système ».
La question des médecins temporaires est également critiquée par l’OVO, affirmant que la manière de gérer la situation « est paradoxale ».
« L’ordre de réduire les dépenses vise à réduire les coûts avec ces prestataires, mais les propositions d’urgences régionales favorisent la ‘mobilité forcée’ des professionnels du cadre du SNS, en ne payant les déplacements que par des indemnités de déplacement au lieu du supplément d’incitation promis », souligne-t-elle.
L’OVO avertit que « cette dévalorisation » et « pression » sur les professionnels de la santé ne fait qu’aggraver leur fuite du SNS, « perpétuant ainsi le besoin de recourir à des intérimaires coûteux et, par conséquent, augmentant le risque de désorganisation et d’épuisement dans les services d’obstétrique et maintenant avec une potentielle grève de ces derniers ».
Parallèlement, ajoute-t-elle, le gouvernement « sacrifie les conseils d’administration hospitaliers », créant « une plus grande instabilité dans les services et normalisant encore une fois les échecs successifs des politiques gouvernementales pour la santé ».
L’OVO PT rejette ces politiques qui, affirme-t-il, « au lieu de protéger et de renforcer le SNS, pénalisent les usagers et tous les professionnels de santé, compromettant la sécurité et la qualité au moment de l’accouchement et du SNS dans son ensemble ».
« Il est temps d’exiger des investissements durables, des conditions de travail dignes et un SNS qui garantisse le droit de naître et d’accoucher en toute sécurité et dignité », défend-il dans le communiqué.
