Dans une interview accordée à l’agence Lusa, Pierre Arden déclare que « l’idée est que cela commence à l’échelle de Lisbonne et parcoure ensuite les autres pays comme un cirque musical de la langue portugaise ».
L’initiative réunira des représentants du Portugal, du Brésil, du Cap-Vert, de l’Angola, du Mozambique, de la Guinée-Bissau et de São Tomé et Príncipe pour ouvrir les portes à la musique qui nous rend « délicieusement différents », ajoute-t-il.
Pour le musicien luso-brésilien et hôte des rencontres musicales Rua Das Pretas, la première édition de ce festival est « une marche » de « rapprochement de ces trois continents, qui ont la langue comme maison, échangeant les influences rythmiques, la mutation de la langue, le son de la langue ».
Pierre Arden évoque un désir et un intérêt qui le nourrissaient depuis longtemps, indiquant que « la Rua Das Pretas était un ballon d’essai ».
Le musicien et producteur s’inspire de noms tels que Tom Jobim, João Gilberto, Amália Rodrigues ou Cesária Évora et souhaite que l’œuvre de ces artistes soit partagée et mélangée avec les nouveaux sons qui émergent.
L’objectif est de « récupérer le traditionnel, le répertoire populaire, créer et provoquer, dans une atmosphère d’implosion et de partage entre Brésiliens, Africains et Portugais », dit-il.
« Nous allons montrer l’importance de ces maîtres, et créer un marché alternatif qui permette de réunir les nouveaux et les anciens, dans un échange de savoirs, avec samba, fados et morna. Transcender la musique et aller à la recherche de l’histoire de ce peuple qui a fini par se mêler et enrichir la langue qui unit les trois continents, et nous rend délicieusement différents », déclare-t-il.
Pierre Arden se réjouit d’avoir « enfin » réussi à « réunir des soutiens qui permettent de marcher avec la communauté et de faire de Lisbonne une galerie d’art sonore, en protégeant la musique originelle, la narration ».
Sans annonces, pour l’instant, de grands noms ou de têtes d’affiche, le musicien dévoile un peu des rythmes de la première édition du TOM, promettant bien plus que des concerts : des tramways avec musique, des défilés de rue, des ateliers de création ou des conférences, qui vont « inonder » la ville de Lisbonne.
« On s’enrichit à chaque nouveau mot, à chaque nouvel accent, l’important est de montrer que la langue vient avant le drapeau, dans une bibliothèque sonore ambulante, que nous espérons voir réussir, afin qu’après Lisbonne, ce soit Maputo, ce soit Rio de Janeiro qui célèbrent la capitale de la langue portugaise », dit l’artiste, qui « considère comme sienne chaque terre qu’il foule ».
Quant au fait qu’en 2026 seront célébrés les 30 ans de la CPLP, il dit que c’est « une coïncidence » et affirme que « les dates peuvent être très cruelles, elles passent puis on les oublie et l’intérêt pour le festival doit continuer ».
Sur le choix du mois d’avril, il avoue que c’est personnel : « c’était un désir personnel, c’est un mois symbolique pour souligner la liberté d’aller et venir, et en ce moment où le monde est si confus, nous devons poursuivre avec l’art, c’est le grand désir ».
Concernant le nom du festival, il explique, après une pause et un sourire : « TOM, c’est Jobim, que nous voulions honorer, c’est avoir une mélodie sans devoir avoir d’harmonie, c’est communiquer, c’est un bon ton », avec pour objectif de « mélanger les accents, jouer, adapter ».
Le « TOM – Capitale de la Musique de Langue Portugaise » est prévu pour s’ouvrir le 7 avril 2026, et se prolonger jusqu’à la fin du mois.
Le lundi prochain, 17 novembre, le TOM sera présenté au Coliseu dos Recreios, à Lisbonne, avec la participation de l’Orquestra Cordão da Língua Portuguesa, Rua das Pretas (Brésil, Portugal et Cap-Vert), Ana Margarida Prado (Portugal), Kiko Horta et Sanfona Carioca (Brésil), Zulu (Cap-Vert) et Clube do Choro de Brasília (Brésil).
