L’intégration des soins dans le SNS s’est améliorée, mais il y a « un long chemin » à parcourir.

L'intégration des soins dans le SNS s'est améliorée, mais il y a "un long chemin" à parcourir.

C’est la principale conclusion du deuxième baromètre promu par l’Association Portugaise des Administrateurs Hospitaliers (APAH) sur la manière dont les professionnels du Serviço Nacional de Saúde (SNS) évaluent l’intégration des soins dans les Unités Locales de Santé (ULS) et qui sera présenté lors d’une conférence qui se tient aujourd’hui et samedi à Vila Nova de Gaia.

 

Début 2024, dans le cadre d’un nouveau modèle d’organisation du SNS, 31 ULS ont été créées, rejoignant les huit déjà existantes, intégrant ainsi les soins primaires (centres de santé) et les soins hospitaliers dans une seule entité par zone géographique, afin de faciliter le parcours des patients dans le système.

Après près de deux ans de cette modification dans le fonctionnement du SNS, l’intégration entre les deux niveaux de soins de santé — primaires et hospitaliers — « s’est améliorée, mais il y a encore un long chemin à parcourir », a déclaré à Lusa le président de l’APAH.

Les 7 385 professionnels des unités du SNS ayant répondu à l’enquête « estiment qu’il existe aujourd’hui une plus grande intégration des soins qu’il y a un an », a souligné Xavier Barreto.

Le baromètre a conclu que, sur une échelle de zéro à cinq, les professionnels de la santé du SNS ont évalué à 3,29 l’intégration des soins de santé dans les ULS, une note « modérément positive » et supérieure aux 3,02 enregistrés lors de la première édition de l’enquête.

Selon le président de l’association, malgré cette évolution, les conclusions de l’étude indiquent qu’il reste encore des domaines à concrétiser au niveau clinique, comme par exemple la définition de parcours communs pour les patients et des critères de référencement partagés.

« Cette définition d’un parcours consensuel est une idée très importante et qui n’existe toujours pas dans la majorité des ULS », a averti Xavier Barreto, pour qui le baromètre a démontré que, dans la dimension clinique, il reste encore du travail à réaliser pour concrétiser l’intégration complète des soins fournis aux patients.

La dimension financière — l’une des six évaluées dans le baromètre — a reçu la pire note de la part des professionnels du SNS, ce qui s’explique, selon le président de l’APAH, par un manque d’alignement dans la politique d’incitation entre les centres de santé et les hôpitaux.

« L’idée est excellente, mais elle a un problème. C’est que les objectifs des soins de santé primaires ne sont pas les mêmes que ceux des hôpitaux. Ils ne sont pas identiques, ils sont différents. Il n’existe pas un alignement clair des objectifs », a précisé l’administrateur hospitalier.

Les professionnels des soins de santé primaires « reçoivent des rémunérations basées sur leur performance, alors que ceux des soins hospitaliers, dans la plupart des cas, non, à l’exception de quelques expériences très limitées », a noté Xavier Barreto, pour qui l’alignement des incitations pour les professionnels des deux niveaux de soins est un « pas déterminant pour que les gens comprennent qu’ils rament tous dans la même direction ».

Selon lui, la solution pourrait passer par des équipes partagées, qui devraient « s’asseoir à la même table » pour évaluer, par exemple, la stratégie de traitement de diverses maladies, comme le diabète et l’hypertension, dans une ULS donnée, en définissant des indicateurs de performance et des incitations pour toute l’équipe, indépendamment du niveau de soins auquel ils appartiennent.

Le baromètre a également conclu que la perception de l’intégration des soins est plus forte dans le nord que dans les régions plus au sud, ce qui pourrait être lié à la plus grande pénurie de professionnels de santé et à la faible couverture de médecins de famille dans le sud du pays.

De plus, les ULS qui ont été créées avant la réforme de 2024 — Matosinhos, Guarda, Baixo Alentejo, Alto Minho, Castelo Branco, Nordeste, Litoral Alentejano et Alto Alentejo — présentent un niveau d’intégration des soins supérieur, ce que Xavier Barreto a considéré comme étant attendu, en raison de la coordination effectuée au fil du temps entre les équipes des soins de santé primaires et hospitaliers.

L’administrateur hospitalier a également mentionné que la généralisation des ULS dans tout le pays — actuellement au nombre de 39 — est une « bonne idée qui mérite d’être poursuivie », mais qui a été mise en œuvre avec « certains problèmes dès le départ », comme les systèmes d’information entre les centres de santé et les hôpitaux et le manque d’uniformisation des incitations.

« Il y avait plusieurs obstacles au départ qui auraient dû être mieux réfléchis et surmontés d’une manière différente au moment de la création des ULS », a affirmé Xavier Barreto, se déclarant convaincu que ces unités de santé vont, cependant, promouvoir une intégration toujours plus grande des soins de santé.

C’est un processus qui « prendra du temps », a admis l’administrateur, expliquant que cela oblige chaque professionnel à comprendre qu’il « travaille dans une équipe, avec de nombreux professionnels de différents niveaux de soins et qu’il doit discuter de ce qu’il veut faire, de son travail, de son approche du patient avec un ensemble d’autres personnes ».

La deuxième édition du Baromètre d’Intégration des Soins est une initiative de l’APAH, avec le soutien de EY, des Services Partagés du Ministère de la Santé (SPMS) et de Bayer, et comprenait un questionnaire anonyme pour évaluer les dimensions clinique, d’information, normative, administrative, financière et systémique, à travers 53 items.