« L’IGAMAOT a mené des enquêtes dans plusieurs entreprises du groupe Verdasca, notamment dans la commune d’Ourém, pour vérifier des faits liés à des délits environnementaux potentiels », a indiqué cette entité en réponse à une demande d’informations de l’agence Lusa.
Selon l’IGAMAOT, « dans ce contexte, diverses expertises ont été réalisées, y compris des prélèvements d’eau et de déchets, destinées à recueillir des preuves et caractériser la situation actuelle des composants environnementaux dans les zones en question et dont la qualité pourrait être potentiellement affectée par l’activité productive de ces mêmes entreprises ».
La Police Judiciaire (PJ) a annoncé mercredi avoir conduit une opération policière dans la région d’Ourém, visant l’exécution de 25 mandats de perquisition domiciliaire et non domiciliaire, dans les locaux de trois sociétés industrielles et à la mairie d’Ourém.
Sont en cause « des faits susceptibles de constituer des délits de violation des règles urbanistiques, pollution avec risque commun, corruption, fraude dans l’obtention de subventions et blanchiment d’argent ».
L’opération, baptisée « Terra Limpa », développée par le Département d’Investigation Criminelle de Leiria et l’Unité Nationale de Lutte contre la Corruption, toutes deux de la PJ, et de l’IGAMAOT, se déroule dans le cadre d’enquêtes dirigées par le Département d’Investigation et d’Action Pénale (DIAP) régional d’Évora et le Parquet Européen.
Interrogée sur la possibilité que, compte tenu des supposés délits de pollution et de la possibilité qu’ils se poursuivent, une entreprise ou une unité industrielle ait dû cesser ses activités, l’IGAMAOT a précisé que, « étant donné que les enquêtes sont dirigées par le DIAP régional d’Évora et le Parquet Européen », l’application des mesures préventives dans le cadre de cette investigation « incombe exclusivement à ces entités judiciaires ».
Aux questions sur le nombre d’actions de contrôle menées ces deux dernières années auprès des entreprises de ce groupe dans la commune d’Ourém et leurs résultats, l’inspection générale a déclaré que, « à la suite d’une dénonciation relative à des travaux de construction et de remblai sur un terrain affecté à la Réserve Écologique Nationale (REN) », dans la paroisse de Fátima, « promus par des entreprises du Groupe Verdasca & Verdasca, SA et par la société elle-même, l’IGAMAOT a procédé à l’analyse de la situation » et a transmis les résultats au Ministère Public.
En octobre 2024, l’association environnementale Quercus a accusé des entreprises du groupe Verdasca de construire une décharge et des pavillons dans la paroisse de Fátima, commune d’Ourém (district de Santarém), dans une zone intégrée à la REN.
« La Quercus alerte sur la construction d’une énorme décharge et de pavillons pour la fabrication de béton près de l’Estrada do Cabecinho, à Fátima, dans une zone de forêt de conservation définie par le PDM [Plan Directeur Municipal] d’Ourém et intégrée à la REN, sans qu’il existe aucun permis, constituant un attentat environnemental », a déclaré l’association.
À l’époque, la Quercus a averti que « les travaux de construction des pavillons et de la décharge continuent impunément » et récemment une « bétonnière a été détectée en train de déverser des déchets d’effluents contenant du béton sur le talus de la décharge dans des zones d’infiltration maximale de la REN », ce qui contribue à la « contamination des eaux souterraines du Massif Calcaire Estremenho, le deuxième plus grand aquifère du pays ».
L’association a également exigé une action en conformité des autorités administratives, policières et judiciaires.
À l’occasion, le président de la caméra d’Ourém, Luís Albuquerque, a déclaré que la municipalité « avait suspendu les travaux à trois reprises ».
Aujourd’hui, la présidente de la direction nationale de Quercus, Alexandra Azevedo, a affirmé, à propos des perquisitions, que c’est « le système judiciaire qui fait son travail », précisant que l’association environnementale « ne veut que le rétablissement de la légalité ».
