L’excédent budgétaire enregistré au premier trimestre de l’année a été positif mais doit être interprété avec « prudence », avertit l’Unité Technique de Soutien Budgétaire (UTAO), qui met en garde contre les risques liés à l’exécution.
Dans le rapport publié aujourd’hui sur les Comptes des Administrations Publiques : janvier à mars 2025, l’UTAO souligne que « le solde budgétaire des Administrations Publiques (AP) en comptabilité nationale a été légèrement excédentaire (0,2 % du PIB), soutenu par l’excédent du sous-secteur des Fonds de Sécurité Sociale ».
L’unité, actuellement sans coordinateur après le départ de Rui Baleiras, souligne de plus qu’au cours des 17 dernières années, entre 2008 (date de début de la série statistique) et 2025, seuls deux excédents budgétaires ont été enregistrés au 1er trimestre, en 2023 et en 2025.
Ce résultat est dû à une croissance de 7,8 % des recettes (soutenue par les recettes fiscales et les cotisations sociales) « à un niveau supérieur à celui prévu pour l’année entière (+ 7,4) et dépassant l’augmentation de + 6,4 % des dépenses et du PIB nominal (5,1 %) », explique l’UTAO.
Bien que ces données soient positives, elles doivent « être interprétées avec prudence », étant donné que des « risques budgétaires descendant sur l’exécution budgétaire » se présentent de manière prédominante.
Ces risques s’observent, d’une part, à l’échelle internationale, où un « degré élevé d’incertitude persiste quant à l’évolution des tensions géopolitiques et commerciales ».
D’autre part, au niveau national, « il est important de suivre la mise en œuvre du Plan de Relance et de Résilience (PRR), des dépenses résultant de l’adoption de nouvelles mesures de politique décidées par le nouveau gouvernement et du renforcement des dépenses de Défense, destinées à assurer le respect, dès 2025, de l’objectif d’allouer 2 % du PIB à la Défense selon le « critère OTAN », qui auront un impact pour le reste de l’année », indique l’UTAO.
Cependant, certains facteurs pourraient également contribuer à l’exécution budgétaire, le « solde pourrait être positivement influencé par des recettes extraordinaires supérieures aux estimations, comme par exemple les dividendes provenant de Novo Banco ».
Dans ce contexte, « une prévision fiable du résultat budgétaire à atteindre d’ici la fin de 2025 dépendra de l’évolution des composantes externes et internes, avec des effets sur l’exécution budgétaire au cours des prochains trimestres », indique l’UTAO.
Le gouvernement reste confiant dans un excédent de 0,3 % du PIB pour cette année, tandis que le Conseil des Finances Publiques estime un solde nul et que la Banque du Portugal envisage même la possibilité d’un déficit de 0,1 % du PIB.