Les viticulteurs du Douro se rendent à Lisbonne pour demander des mesures au gouvernement.

Les viticulteurs du Douro se rendent à Lisbonne pour demander des mesures au gouvernement.
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La délégation se concentrera devant l’Assemblée de la République et se dirigera ensuite vers la résidence officielle du Premier ministre.

Dans la région, les plaintes et alertes des producteurs s’accumulent, craignant de ne pas pouvoir écouler les raisins lors de cette vendange ou de devoir les vendre à bas prix, tandis que les commerçants se plaignent d’un stock plein et d’une baisse des ventes de vin.

L’objectif de l’initiative à Lisbonne est de remettre la motion approuvée le 2 juillet à Peso da Régua, dans le district de Vila Real, jour où une manifestation a eu lieu pour alerter sur les difficultés croissantes qui affectent les viticulteurs et la Région Démarquée du Douro (RDD).

« Bien que le combat de la CNA et des viticulteurs du Douro ait déjà commencé à porter ses fruits, en forçant le gouvernement à admettre qu’il y a un problème dans le Douro et à annoncer des mesures, nous ne pouvons pas ne pas insister sur le fait que la situation désespérante des petits et moyens producteurs du Douro exige des mesures de plus grande envergure », déclare la CNA dans un communiqué.

À Régua, l’attention a été attirée sur les producteurs qui vendent à des prix datant de 25 ans, alors que tous les coûts de production ont brutalement augmenté entretemps.

Dans la motion approuvée, il est fermement rejeté que le quota de bénéfice pour 2025, qui sera fixé vendredi, soit inférieur à celui de 2024.

Le bénéfice, qui est la quantité de moût que chaque producteur peut utiliser pour la production de vin de Porto, était de 90 000 pipes (550 litres chacune) en 2024 et 104 000 en 2023. Pour cette année, le commerce a proposé, lors du conseil interprofessionnel de l’Institut des Vins de Douro et Porto (IVDP), une réduction à 68 000 pipes.

Il est également exigé que l’État fixe des prix minimums pour les raisins et établisse l’interdiction d’acheter des raisins en dessous des coûts de production. Il est demandé que l’eau-de-vie utilisée dans la production de vin généreux soit prioritairement régionale, de manière à permettre l’écoulement de toute la production de raisins de la RDD, et que la Casa do Douro obtienne la capacité légale et opérationnelle pour jouer un rôle effectif dans la stabilisation des stocks, par l’achat et le stockage des excédents.

Le document réclame également un contrôle effectif de l’entrée de moûts et de vins provenant de l’extérieur de la région et demande des mesures « immédiates et conjoncturelles de gestion de crise », comme l’achat par l’État des stocks excédentaires des caves coopératives, le renouvellement des stocks stockés à la Casa do Douro, des aides extraordinaires pour compenser la perte de revenu des viticulteurs, la programmation d’une distillation de crise dirigée principalement vers les productions des membres des caves coopératives et pour les producteurs qui n’ont pas acquis de vins de tiers.

Entre-temps, le ministère de l’Agriculture et de la Mer a annoncé un plan d’action pour la gestion durable et la valorisation du secteur vitivinicole de la RDD, avec des actions intégrées pour la réduction des excédents, l’ajustement du potentiel productif et le renforcement de la création de valeur.

Le document de travail recueillera les contributions du conseil interprofessionnel de l’IVDP et des maires de la RDD et devrait être prêt en août. La vendange commence justement en août et a comme point culminant le mois de septembre.

Une des mesures envisagées est d’utiliser les « raisins pour vin à distiller », ayant pour objectifs de réduire les excédents de vin dans la RDD, par l’écoulement des raisins excédentaires, et d’assurer directement un revenu minimum au viticulteur.

Parce que l’adhésion des producteurs, la quantité de raisins pouvant aller à la distillation et le montant final ne sont pas encore connus, la mesure doit encore être ajustée, mais elle sera mise en œuvre par l’IVDP, selon un contrat préalable entre viticulteur, vinificateur et distillateur et prévoit la soumission de la candidature jusqu’au 15 septembre.