Les travailleurs tracent des lignes rouges pour la négociation sur l’avenir de l’INEM.

Les travailleurs tracent des lignes rouges pour la négociation sur l'avenir de l'INEM.

« Des lignes rouges ont été établies pour commencer les négociations avec le conseil d’administration concernant l’avenir de l’Institut National d’Urgence Médicale (INEM) et celui de ses professionnels », a déclaré à Lusa le coordinateur de la commission des travailleurs.

 

La position des travailleurs a été adoptée aujourd’hui en assemblée générale et a déjà été communiquée au nouveau conseil d’administration présidé par Luís Mendes Cabral, quelques jours après que la Commission Technique Indépendante (CTI) a remis son rapport au Ministère de la Santé avec des propositions pour la refondation de l’INEM.

« D’emblée, nous n’admettrons aucune suppression de postes de travail ni mobilité forcée » des professionnels de l’institut, a précisé Rui Gonçalves, indiquant qu’une autre ligne rouge est le maintien des contrats de travail en fonctions publiques et des avantages inhérents à ce lien de travail.

En outre, les techniciens en urgence pré-hospitalière (TEPH) ne « doivent pas perdre les protocoles d’action médicale qu’ils ont actuellement, ni la charge horaire inhérente à la formation », a souligné le coordinateur de la commission des travailleurs.

« L’assemblée générale a également déterminé qu’il est nécessaire que l’opinion publique comprenne que les professionnels de l’INEM sont concentrés sur ce qui est mieux pour le citoyen, et donc, les améliorations du système doivent répondre, non seulement aux intérêts des travailleurs, mais surtout à l’intérêt du citoyen », a-t-il ajouté.

Rui Gonçalves a également estimé que le rapport de la Commission Technique Indépendante, nommée par le Gouvernement, est « faible, avec des prémisses erronées et parle de problèmes déjà identifiés depuis plus de dix ans avec des solutions vagues ».

« Ces problèmes n’ont pas été créés par les travailleurs, mais par les conseils d’administration successifs et le Ministère de la Santé », a déploré Rui Gonçalves, ajoutant que le conseil d’administration a manifesté son ouverture quant à la position adoptée par les travailleurs lors de l’assemblée générale d’aujourd’hui.

A partir de la semaine prochaine, la commission prévoit « de commencer à se réunir fréquemment » avec les responsables de l’INEM pour discuter et proposer des modifications jugées nécessaires dans le plan de réorganisation de l’institut, a-t-il indiqué.

« Toute cette confusion générée par le rapport de la CTI et par les nouvelles publiées amène les travailleurs à sentir le besoin de marquer une position pour préserver leurs droits », a ajouté Rui Gonçalves.

Il a reconnu qu’il est compréhensible que les travailleurs soient anxieux, mais a assuré qu’ils sont également « très concentrés » sur la contribution qu’ils peuvent apporter au processus, « tant qu’ils ne sont pas exclus de l’équation ».

La refondation de l’institut, annoncée par le Gouvernement, implique également une modification dans la structure et l’organisation de l’INEM, une compétence du Ministère de la Santé, qui prévoit de faire avancer le décret-loi à cet effet d’ici fin janvier 2026.

Le rapport de la CTI alerte sur le fait que le service d’urgence pré-hospitalière présente des déficiences de commandement, de contrôle et d’audit, ainsi qu’une détérioration progressive des indicateurs de performance, c’est-à-dire des temps de réponse aux appels et du nombre d’appels perdus.

Face à ce diagnostic, la commission a proposé que les moyens différenciés du service d’hélicoptères d’urgence médicale, des véhicules médicaux d’urgence et de réanimation (VMER) et de support immédiat de vie (SIV) soient « affectés aux unités locales de santé », arguant que cela représenterait un « partage des ressources et des avantages de carrière ».

En revanche, les moyens de support basique de vie [ambulances] « doivent être contractés à des entités externes publiques, privées, sociales ou autres », avance le rapport, défendant que dans le domaine de la santé et de l’urgence pré-hospitalière, « il doit exister une ligne unique de réponse, avec une coordination médicale centralisée qui regroupe les ressources du CODU actuel et de la Ligne SNS 24 ».