« Nous exigeons de cesser d’être considérés comme des pièces jetables, car, assurément, l’AIMA ne fonctionnerait pas aujourd’hui sans l’embauche et la précarisation de ces travailleurs » et « nous exigeons le respect pour notre travail, notre expérience, notre professionnalisme et nos années de service », affirme un groupe représentant les médiateurs de l’organisation dans un communiqué.
Les médiateurs socioculturels sont généralement embauchés par des associations partenaires de l’AIMA et sont censés fournir un appui technique pour aider les immigrés, mais en raison du manque de ressources, beaucoup affirment assumer des fonctions permanentes.
Les auteurs de la lettre ouverte « Fin de la discrimination entre les employés de l’AIMA », diffusée il y a 15 mois, soulignent que la situation de précarité, « déjà signalée, reste inchangée » et tend à s’aggraver avec l’attribution récente à l’agence de « 20,53 millions d’euros jusqu’en 2028 pour embaucher des services de médiation socioculturelle ».
Cela « signifie que, au lieu de mettre fin à la précarité à l’AIMA, l’intention du gouvernement est de continuer à embaucher des travailleurs grâce à des protocoles établis entre l’AIMA et diverses associations d’immigrés, perpétuant la précarité, la discrimination et l’insécurité que ces travailleurs ressentent au quotidien », accusent-ils, toujours « sans recourir à l’ouverture de concours publics et sans augmenter le tableau des effectifs ».
L' »AIMA continuera à embaucher de faux médiateurs socioculturels pour pouvoir rester en fonctionnement », s’occupant de fonctions « dans pratiquement toutes les unités organiques », pour « combler les besoins permanents » de l’organisation, peut-on lire dans le communiqué diffusé aujourd’hui.
Selon les auteurs, les médiateurs effectuent « l’instruction et l’analyse des dossiers, avec autonomie technique », réalisent des tâches « administratives, de conseil et de consultation aux dirigeants », de « représentation devant des entités externes », de « formation des travailleurs » et élaborent des avis techniques, entre autres fonctions.
« Ces travailleurs exercent leurs fonctions à l’AIMA, avec des outils de travail de l’AIMA, leurs vacances et absences sont convenues avec les supérieurs hiérarchiques à l’AIMA, l’association servant uniquement à verser les salaires », accusent-ils.
Le groupe de médiateurs prétend avoir tenté à plusieurs reprises, en vain, d’obtenir des informations et des réponses auprès du conseil directeur concernant la situation des augmentations salariales promises.
Mercredi, dans une déclaration à Lusa, le président de l’AIMA, Pedro Portugal Gaspar, a souligné que les ressources humaines ont augmenté, même sans mesures extraordinaires.
L’année dernière, l’AIMA a augmenté ses ressources humaines de 9,1 %, un renforcement qui a été effectué « sans aucune mesure distinctive, c’est-à-dire sans pouvoir attacher un supplément additionnel pour octroyer aux travailleurs », ni un renforcement externe de l’effectif, a-t-il souligné.
Début septembre, le Journal Officiel a publié une résolution accordant à l’AIMA 20,53 millions d’euros jusqu’en 2028 pour embaucher des services de médiation socioculturelle.
Selon la résolution, le financement de 20,53 millions d’euros sera attribué par phases par le gouvernement à l’AIMA, « pour une période de 36 mois, répartis sur quatre années économiques, dans le cadre des protocoles de médiation socioculturelle conclus et à conclure ».
Selon le décret publié aujourd’hui, l’AIMA a « intérêt à la continuité des 16 partenariats existants et en vigueur, ainsi qu’à la création de nouveaux partenariats avec des entités privées, dans des domaines pertinents pour l’attraction, l’installation et l’intégration des migrants, notamment en ce qui concerne la médiation socioculturelle ».
L’agence a été créée le 29 octobre 2023, à la suite de la dissolution du Haut-Commissariat pour l’Immigration et du Service des Étrangers et Frontières.
Par la suite, une partie des compétences liées aux fonctions de contrôle et d’expulsion des étrangers a été transférée à la nouvelle Unité Nationale des Étrangers et Frontières, au sein de la PSP.
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