Le gouverneur de la banque centrale du Japon, Kazuo Ueda, a suscité lundi des spéculations sur une éventuelle hausse des taux en suggérant lors d’un discours devant des dirigeants d’entreprises que les conditions économiques sont propices à la poursuite de la normalisation de la politique monétaire, suspendue en janvier pour évaluer l’impact des nouvelles taxes des États-Unis.
Sans anticiper le résultat de la prochaine réunion sur la politique monétaire de la BoJ, prévue à la mi-novembre, Ueda a déclaré qu’«ajuster correctement le niveau de l’assouplissement monétaire, ni trop tard ni trop tôt, est nécessaire pour atteindre sans encombre l’objectif de stabilité des prix tout en garantissant la stabilité des marchés financiers et de capitaux».
Ses propos ont provoqué de fortes baisses sur la Bourse de Tokyo, et les titres de la dette, qui enregistraient déjà des niveaux record depuis la crise financière de 2008 en raison des préoccupations concernant la santé fiscale de l’archipel, ont flambé.
Ces déclarations ont également eu lieu après l’annonce du nouveau gouvernement japonais de la Première ministre Sanae Takaichi, jeudi dernier, du projet pour le budget supplémentaire attendu de 2025, évalué à 18,3 billions de yens (plus de 100 milliards d’euros), qui sera en grande partie financé par l’émission de titres d’État et destiné principalement à un ambitieux programme de relance.
La BoJ est de loin le plus grand investisseur dans les titres de l’État du pays le plus endetté parmi les économies les plus avancées, dont le rendement est le baromètre par excellence des taux à long terme.
La banque centrale a maintenu les taux d’intérêt de référence à 0,5 % lors des six dernières réunions sur la politique monétaire, depuis l’augmentation de 25 points de base en janvier.
La dernière réunion de l’année a suscité de grandes attentes, après le changement de gouvernement au Japon en octobre, mais la BoJ a adopté une approche prudente avant de connaître la position financière de la nouvelle Première ministre – qui s’est montrée critique quant à la hausse des taux d’intérêt – et également d’avoir une vision stabilisée sur les négociations tarifaires avec les États-Unis, le deuxième plus grand partenaire commercial du Japon après la Chine.
