Le ministre de l’Éducation, des Sciences et de l’Innovation (MECI) a présenté aujourd’hui aux 12 organisations syndicales représentant les enseignants une proposition de modification du soutien attribué aux enseignants éloignés.
Outre l’élargissement, à partir de septembre, à tous les enseignants déplacés, qu’ils soient ou non affectés à une école considérée défavorisée, la principale nouveauté est l’introduction d’une majoration comprise entre 15 et 50 euros pour ceux qui enseignent dans les zones où le manque d’enseignants est le plus criant.
À l’issue de la réunion, les syndicats ont salué les modifications, mais ont précisé qu’il s’agit de mesures temporaires et que, concernant la majoration, ils ne voient pas dans le montant attribué un incitatif suffisant pour que les enseignants choisissent, uniquement pour cette raison, les zones où ils sont le plus nécessaires.
« La compensation finit par être quelque peu diluée. Il ne nous semble pas que ces montants soient suffisamment attractifs pour que les enseignants s’engagent dans ces zones pédagogiques, » a estimé Manuel Teodósio, vice-secrétaire général de la Fédération Nationale de l’Éducation (FNE).
Júlia Azevedo, présidente du Syndicat Indépendant des Professeurs et Éducateurs (SIPE), a considéré la « légère majoration » insuffisante, tandis qu’un des secrétaires généraux de la Fédération Nationale des Professeurs (Fenprof) a ajouté qu’il s’agit de mesures d’atténuation.
« La question centrale, qui est la valorisation de la carrière enseignante, est celle qui peut effectivement résoudre le problème du manque d’enseignants, » a défendu Francisco Gonçalves, ajoutant qu’à ce sujet, le gouvernement a seulement indiqué qu’à la fin septembre, des négociations pour la révision du Statut de la Carrière Enseignante seraient reprises.
« La résolution définitive de ce problème réside dans une carrière attrayante, » a convenu Manuel Teodósio.
À l’issue de la réunion, Daniel Martins, membre de la direction du Syndicat de Tous les Professionnels de l’Éducation (Stop), a regretté par ailleurs le manque de réponses de l’exécutif pour les travailleurs non enseignants et les techniciens spécialisés.
La semaine dernière, le Premier ministre, Luís Montenegro, avait déjà annoncé l’élargissement, à partir du début de l’année scolaire, de ce soutien à tous les enseignants placés dans des écoles à plus de 70 kilomètres de leur résidence fiscale.
La mesure anticipe l’entrée en vigueur d’un régime de compensation approuvé en mars à l’Assemblée de la République, avec les votes contre du PSD et du CDS-PP, qui modifiait le régime créé par le gouvernement en septembre dernier et destiné seulement aux enseignants placés dans une école considérée défavorisée en raison du manque d’enseignants.
Cependant, l’élargissement du soutien ne prévoyait l’entrée en vigueur qu’avec le Budget de l’État pour 2026, à partir de janvier.
Selon la proposition du gouvernement, les montants restent inchangés pour la majorité des enseignants bénéficiaires : 150 euros pour ceux entre 70 et 200 kilomètres de chez eux, 300 euros pour les enseignants entre 200 et 300 kilomètres et 450 euros pour ceux enseignant à plus de 300 kilomètres de leur résidence.
Cependant, contrairement à ce que prévoyait le texte adopté par le parlement en mars, le gouvernement introduit désormais une majoration pour les enseignants qui enseignent dans des écoles situées dans des zones géographiques à effectif pédagogique déficitaire.
Dans ces cas, les enseignants recevront entre 15 et 50 euros supplémentaires, selon la distance : 165 euros par mois s’ils sont à moins de 200 kilomètres, 335 euros entre 200 et 300 kilomètres et 500 euros si la distance dépasse 300 kilomètres.
Selon le ministère, l’année scolaire dernière, 2 807 enseignants placés dans les 234 écoles défavorisées ont bénéficié du soutien au déplacement.
À partir de septembre, le ministère estime que ce nombre passera à plus de huit mille enseignants, pour un investissement d’environ 25 millions d’euros annuels.