Les objectifs du Plan National Énergie-Climat peuvent échouer, alerte Zero.

Les objectifs du Plan National Énergie-Climat peuvent échouer, alerte Zero.

Les données sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) montrent une trajectoire d’« alignement apparent » avec la réduction de 55 % des émissions d’ici 2030 (par rapport à 2005), mais pour Zero, cela pourrait être trompeur, compte tenu de l’évolution dans les secteurs des transports, de la production d’électricité, de l’agriculture et des déchets.

 

Les données les plus récentes, relatives à 2023, indiquent que, sans considérer les changements d’utilisation des sols et des forêts, les émissions de GES ont totalisé 53,3 millions de tonnes de dioxyde de carbone, une réduction de 5,6 % par rapport à 2022.

« Cette diminution a été principalement stimulée par la décarbonisation continue du secteur des industries de l’énergie, qui a enregistré une réduction d’environ 30 % par rapport à l’année précédente. Cependant, cette baisse masque des augmentations des émissions dans des domaines qui ne sont pas encore alignés sur les trajectoires nécessaires pour atteindre leurs objectifs », avertit Zero dans un communiqué publié aujourd’hui.

En effet, explique-t-elle, le sous-secteur du transport de marchandises et de passagers par voie terrestre affiche des émissions bien au-dessus de la trajectoire compatible avec l’objectif, montrant même des émissions croissantes, avec une augmentation de 7 % en 2023 par rapport à l’année précédente.

Zero rappelle que les transports, en termes généraux, représentaient déjà un tiers (34 %) des émissions du pays, risquant maintenant de « renverser la tendance à la réduction des émissions », compromettant ainsi les objectifs prévus.

Les indicateurs les plus récents montrent une augmentation de 1,5 % de la consommation de carburants routiers (jusqu’en juillet de cette année), ce qui entraînera une nouvelle augmentation des émissions, qui, en réalité, étaient censées se réduire d’environ 7 %.

La situation tend à s’aggraver, selon Zero, car aucune mesure à effet rapide sur le terrain n’est prévue, comme pourrait être l’investissement de 15 % des recettes des taxes routières (ISP, IUC et ISV) dans la subvention de l’électrification des véhicules à usage intensif.

Le communiqué de l’association mentionne également le cas de l’agriculture, avec une décennie d’émissions non compatibles (car croissantes) avec les objectifs du PNEC2030. Il en va de même pour la gestion des déchets, avec des émissions stables alors qu’elles devraient diminuer. Le secteur de l’agriculture représente 13 % des émissions nationales et celui des déchets 11 %.

Zero souligne également comme préoccupant le secteur de la production d’électricité, qui a enregistré la plus grande réduction d’émissions au cours de la dernière décennie mais qui risque de « contribuer à l’écart par rapport à la trajectoire ».

« Depuis le début de l’année, la consommation de gaz pour la production d’électricité a plus que doublé (+135,9 %) par rapport à la même période de 2024, avec une plus forte manifestation après la panne d’électricité, et n’est pas encore revenue aux niveaux antérieurs », justifie Zero.

La situation nationale, selon le communiqué, est encore aggravée par la vaste superficie brûlée cette année, avec moins d’arbres pour absorber le dioxyde de carbone, rendant urgent de « redoubler d’efforts pour réduire les émissions dans les différents secteurs de l’économie ».

Zero rappelle dans le communiqué que la prochaine proposition de révision du PNEC sera soumise à l’Union européenne en 2029, un an avant la date limite prévue pour atteindre les objectifs, et affirme qu’il est essentiel d’agir dès maintenant pour réaligner les émissions des différents secteurs sur une trajectoire de réduction compatible avec les objectifs du PNEC 2030.