Dans un rapport sur « Autonomie et Décentralisation », présenté aujourd’hui lors du XXVIIème Congrès de l’ANMP, qui se déroule jusqu’à dimanche à Viana do Castelo, il est souligné que, malgré les efforts de l’association, « de nombreux aspects liés à la décentralisation de la santé n’ont pas été réglementés, ce qui a entravé la pleine mise en œuvre des compétences transférées et créé des incertitudes quant à la gestion de certains services par les municipalités ».
« Pour assurer le plein succès de la décentralisation de la santé, il est indispensable d’avancer avec la réglementation manquante et avec des mesures concrètes et coordonnées pour résoudre les lacunes encore existantes », décrit le rapporteur du document, Manuel Cordeiro (PSD), Président de la Chambre de São João da Pesqueira.
Parmi les mesures exigées par les municipalités figure la création d’un programme de récupération ou de réhabilitation des centres de santé et l’approbation d’une carte des installations et équipements nécessitant un investissement prioritaire, la construction de nouvelles infrastructures ou des interventions de requalification et modernisation de grande ampleur.
Selon les municipalités, il manque également de définir des critères et des formules de calcul pour déterminer quelle est la dotation transférée aux municipalités pour le paiement des travailleurs dans la carrière d’assistant opérationnel, ce qui a causé des difficultés dans la gestion des ressources humaines, affectant la répartition adéquate du personnel.
Le rapport indique que « la décision du Gouvernement d’affecter des moyens financiers à la récupération des centres de santé, sans pour cela avoir effectué un mappage », va à l’encontre de ce qui a été convenu entre le Gouvernement et l’ANMP et « a généré une méfiance institutionnelle et brisé la confiance politique entre le pouvoir central et les municipalités ».
« En conséquence, l’incertitude dans la planification des collectivités augmente, le risque de retards généralisés s’aggrave et le sentiment d’inégalité territoriale se renforce, car toutes les municipalités ne parviennent pas à compenser cette perte de financement avec leurs ressources propres », est-il souligné.
Dans le document, l’ANMP critique le manque de transparence dans le Fonds de Financement de la Décentralisation (FFD), indiquant que les fonds ne couvrent pas les charges réelles assumées par les municipalités, et demande le retour de la Commission de Suivi, « responsable d’évaluer l’adéquation des transferts et d’assurer que les montants correspondent effectivement aux charges assumées par les municipalités ».
L’association des municipalités a également défendu qu’une « plus grande articulation entre le Gouvernement, l’ANMP et les municipalités est nécessaire, afin de définir des priorités claires et des délais réalistes », d’assurer « le transfert de fonds suffisants pour remplir les responsabilités financières découlant de la décentralisation » et d’établir des mécanismes de contrôle et d’audit pour garantir l’utilisation efficace et transparente des ressources.
Outre la santé, la décentralisation dans des domaines comme l’éducation et l’action sociale continue de faire face à des « problèmes structurels », malgré les accords célébrés avec le Gouvernement en 2022 et 2023, étant donné que, dans le domaine de l’éducation, l’association avertit que 526 écoles, avec un investissement prévu de 1,730 milliard d’euros jusqu’en 2023, attendent encore d’être requalifiées, beaucoup dans un état « urgent ou très urgent ».
Le Gouvernement et l’ANMP ont signé des accords pour clarifier la décentralisation dans des domaines tels que l’Éducation et la santé, en 2022, et l’action sociale, en 2023.
Dans le cas de la santé, le Gouvernement s’est engagé à assurer le financement des travaux de construction, de récupération ou de réhabilitation d’un ensemble de centres de santé, par le biais de fonds du Plan de Relance et de Résilience (PRR) et du Portugal 2030, ayant garanti, selon les municipalités, le financement des interventions à 100%.
Lors du XXVIIème Congrès de l’ANMP, qui se déroule aujourd’hui et dimanche à Viana do Castelo, les maires ont élu comme président pour le prochain mandat le président de la Chambre de Pombal, Pedro Pimpão, du PSD.
