« L’ANMP défend la nécessité urgente d’une nouvelle Loi des Finances Locales », a souligné.
L’appel a été lancé dans un document sur le financement local, dont le rapporteur était le président de la Chambre Municipale de Loures, Ricardo Leão, lors du deuxième jour du XXVIIe Congrès de l’ANMP, qui réunit ce week-end des centaines d’élus locaux à Viana do Castelo.
« Il est indispensable, réitérons-nous, de commencer les travaux et de concrétiser une nouvelle Loi des Finances Locales, qui prenne en compte un cadre légal adapté au nouveau contexte national et international et aux tendances actuelles en matière de pratiques et de pensées sur les finances publiques », a-t-il dit.
Selon l’ANMP, parmi les raisons qui rendent nécessaire une nouvelle Loi des Finances Locales figure la convergence avec les niveaux moyens de partage des ressources de la Zone Euro.
« Bien que la Constitution de la République reconnaisse les principes d’autonomie et de subsidiarité, notre pays reste excessivement centralisé, ce qui fait que le rôle attribué aux gouvernements locaux dans la gestion des ressources publiques reste bien en deçà de la moyenne européenne », a-t-il indiqué.
Figure également la nécessité de corriger les asymétries territoriales, ainsi que l’abandon des prémisses imposées par la ‘Troïka’, l’adaptation aux nouveaux défis et tendances démographiques, climatiques et numériques, et la nécessité de stabilité, transparence et simplification.
Pour répondre à ces aspirations, l’ANMP estime que la stratégie politique pour les prochaines années doit se concentrer sur l’objectif principal de fournir aux municipalités un niveau de financement conforme à la moyenne de leurs homologues européens, notamment ceux appartenant à la Zone Euro, tout en corrigeant les asymétries territoriales actuelles et en promouvant la modernisation et simplification de la loi.
Bien que l’ANMP admette qu’il y ait eu une légère convergence ces dernières années, la réalité portugaise est encore « assez éloignée de celle des partenaires européens ».
« En 2024, la part des recettes des gouvernements locaux dans le total de l’administration publique, selon la comptabilité nationale, était de 12,6% au Portugal, indiquant un degré de décentralisation bien inférieur à celui de la Zone Euro (21,2%) », a-t-il indiqué.
Les municipalités proposent un renforcement des transferts, avec l’augmentation du montant correspondant à l’actuel Fonds d’Équilibre Financier (FEF), reprenant le cadre pré-Troïka, en définissant qu’il corresponde à nouveau à 25,3% de la moyenne arithmétique de l’IRS, de l’IRC et de la TVA, comme c’était le cas jusqu’en 2013 (actuellement, il est de 19,5%), auquel s’ajoutent 2% de la même moyenne allouée actuellement au Fonds Social Municipal (FSM).
Ils proposent également un renforcement de l’actuel Fonds de Financement de la Décentralisation (FFD), afin de compenser le sous-financement des compétences municipales actuelles et de soutenir de nouvelles compétences à transférer aux municipalités, ainsi que le renforcement des recettes des entités intercommunales, en les rendant dépendantes non seulement du FEF de chacune de leurs municipalités, mais des transferts totaux du budget de l’État.
L’ANMP suggère également l’élargissement des recettes fiscales et le renforcement des pouvoirs fiscaux.
« Il est proposé qu’il existe un nouveau Fonds d’Équilibre unique, qui regroupe les actuels Fonds d’Équilibre Financier (FEF), Fonds Social Municipal (FSM) et Fonds de Financement de la Décentralisation (FFD) », a-t-il indiqué.
Aussi, les normes de la loi actuelle « ne sont pas suffisamment claires et ont créé de graves contraintes dans la gestion financière et administrative, notamment lorsqu’elles accordent des marges de discrétion qui concourent et favorisent des interprétations abusives et restrictives, qui entraînent insécurité et instabilité ».
