Les modifications du document original connu cet été résultent des suggestions faites lors d’une consultation publique, qui a reçu plus de 10 000 propositions, dont seulement environ trois mille ont été validées.
La Stratégie nationale d’éducation à la citoyenneté (ENEC) a été approuvée jeudi en Conseil des ministres, le ministre de l’Éducation, Fernando Alexandre, ayant annoncé que l’éducation sexuelle serait désormais « plus explicite ».
Dans les orientations envoyées aujourd’hui aux écoles sur la discipline, le ministère de l’Éducation, de la Science et de l’Innovation (MECI) souligne que les modifications « ne sont pas des ajouts » mais l’explicitation de contenus qui avaient « généré des doutes dans les communautés éducatives ».
La question la plus controversée de la révision de la discipline était la nouvelle approche à l’éducation sexuelle, les associations et la société civile critiquant la sous-estimation de sujets qu’elles disent préoccuper les jeunes.
Le nouveau diplôme publié aujourd’hui explicite la « santé sexuelle et reproductive » dans la définition et détaille les formes de violence pour expliciter la « violence dans les relations amoureuses », le « harcèlement » et l' »abus physique, psychologique et sexuel », indique le ministère.
Dans ce domaine, l’ENEC stipule que les étudiants doivent apprendre et promouvoir « des attitudes qui favorisent le bien-être physique et mental », en mettant l’accent sur l’alimentation, l’activité physique, la santé mentale et la « santé sexuelle et reproductive ».
Les écoles devront également aborder la « vie de relations respectueuses de l’intimité, permettant des choix informés, conscients et sûrs, contribuant à la protection contre toutes les formes de violence (y compris la violence dans les relations amoureuses, le harcèlement, l’exploitation, l’abus physique, psychologique et sexuel, et la cyberviolence) et à la prévention des consommations, des comportements addictifs et des dépendances », lit-on dans la résolution du Conseil des ministres publiée aujourd’hui.
Les écoles devront traiter des thèmes de santé en seulement trois années scolaires, contrairement aux quatre autres domaines qui seront obligatoires pendant les 12 années de scolarité : ‘Droits de l’homme’; ‘Démocratie et institutions politiques’; ‘Développement durable’ et ‘Littératie financière et entrepreneuriat’.
Les domaines de la ‘Santé’, ‘Risques et sécurité routière’, ‘Pluralisme et diversité culturelle’ et ‘Médias’ peuvent être abordés seulement pendant trois des 12 années de scolarité : une année au 1er cycle, une autre au secondaire et enfin une année entre les 2ème et 3ème cycles.
La discipline doit être soutenue « dans une approche impliquant étudiants, enseignants, familles et communauté » et chaque regroupement scolaire doit élaborer sa Stratégie d’éducation à la citoyenneté.
Ce sont les écoles qui définissent quand aborder les quatre domaines qui n’ont besoin d’être abordés que pendant trois années scolaires, précise le diplôme, qui stipule que les parents doivent être informés des « activités à développer dans le cadre de la réalisation des projets impliquant l’éducation à la citoyenneté ».
Outre les modifications dans le domaine de la santé, il y a des changements dans la dimension ‘Développement durable’, qui précise désormais dans sa définition la « conservation de la nature et de la biodiversité », le « bien-être animal » et « la préservation des océans ».
Des ajustements transversaux ont également été effectués dans la rédaction et la composition des Apprentissages essentiels, selon la tutelle, notamment dans la dimension Littératie financière et entrepreneuriat, mais aussi dans la dimension Santé, « dans laquelle la sexualité a été explicitée dans les descripteurs ».
Le MECI ajoute également qu’il a été « inséré des modifications plus transversales pour souligner la nature interdisciplinaire de la Citoyenneté et du Développement ».
Les changements à la discipline entreront en vigueur cette année, mais les écoles auront jusqu’aux vacances de Noël pour élaborer leurs stratégies d’éducation à la citoyenneté.