« Je suis heureux d’annoncer que nous avons réalisé une avancée significative – l’Eurogroupe est parvenu à un accord politique sur le cadre institutionnel pour la fixation du plafond et des limites de détention, ce qui assure un rôle approprié tant pour le Conseil que pour la Banque centrale européenne [BCE] », a déclaré le commissaire européen à l’Économie, Valdis Dombrovskis.
Lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion de l’Eurogroupe précédant la rencontre informelle des ministres des Finances de l’Union européenne (UE) à Copenhague sous la présidence tournante assurée par le Danemark, il a ajouté : « Cet accord donne un nouvel élan aux efforts pour parvenir à une approche commune au sein du Conseil d’ici la fin de l’année ».
Le président de l’Eurogroupe, Paschal Donohoe, a précisé que les ministres ont discuté « de la procédure pour les limites et non des limites elles-mêmes, » laissant à la présidence danoise le soin d’examiner « tous les détails ».
Après cette première approbation, l’objectif serait de parvenir à une position commune entre les pays de l’UE d’ici la fin de l’année pour ensuite entamer des négociations avec le Parlement.
Il reste à définir concrètement les limites de détention, c’est-à-dire combien de monnaie numérique chaque personne peut détenir, avec la question de leur attractivité si elles sont basses et de leur impact potentiel sur la stabilité financière si elles sont élevées.
La Commission européenne a proposé il y a deux ans le paquet législatif sur l’euro numérique, mais la décision revient aux États membres, la monnaie virtuelle étant conçue par la BCE.
Présente à cette occasion, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a expliqué qu’il s’agit d’un « point de départ pour le travail qui continuera d’être effectué ».
« L’euro numérique n’est pas seulement un moyen de paiement, mais aussi une déclaration politique sur la souveraineté de l’Europe », a conclu Christine Lagarde.
Ce matin, à son arrivée à la réunion, Paschal Donohoe a souligné « l’urgence croissante » de créer un euro numérique dans la zone euro, en espérant un « consensus élargi » pour faire avancer le processus législatif dans l’UE.
L’idée est que l’euro numérique puisse concurrencer les services de paiement en ligne tels que PayPal ou Apple Pay des États-Unis ou Alipay de Chine.
Il est prévu qu’en 2027, ces plateformes technologiques de paiement de détail – principalement des États-Unis et de la Chine – soient responsables de 40 % du commerce électronique et de 27 % des paiements en magasin en Europe.
Pour l’instant, la BCE se prépare à la création de cet euro numérique.
Depuis le lancement du projet pilote en 2021, la banque centrale développe une méthodologie et des limitations, crée un manuel et finalise les aspects techniques.
À la fin de 2025, le Conseil de la BCE devra décider s’il passe à l’étape suivante du projet.
Il s’agit d’un paquet législatif dévoilé par la Commission européenne en juin 2023 pour progresser dans l’Union européenne avec cette nouvelle disponibilité tout en préservant l’utilisation de l’euro en numéraire.
Dans le cadre de ce paquet, l’institution a proposé un euro numérique qui, à l’instar du numéraire, soit disponible comme les cartes ou applications et fonctionne comme un portefeuille numérique à travers lequel les citoyens et les entreprises peuvent payer à tout moment et en tout lieu de la zone euro.
À l’instar du numéraire, l’euro numérique sera sous la responsabilité de la BCE, qui décidera si et quand émettre cette version virtuelle de la monnaie unique.
Une monnaie numérique est un actif similaire à l’argent qui est stocké ou échangé via des systèmes ‘en ligne’ gérés par la banque centrale.
[Actualisé à 12h11]