Les opérations ont eu lieu cette semaine dans les communes de Loures et Amadora, entraînant le déplacement de dizaines de familles.
À Loures, 51 des 64 constructions précaires du Bairro do Talude Militar, où résidaient 161 personnes, ont été démolies. L’action a été suspendue le deuxième jour par ordre du Tribunal Administratif de Lisbonne, à la suite d’une demande de recours en référé déposée par les résidents.
À Amadora, la démolition de 22 constructions illégales sur l’Estrada Militar da Mina de Água, dans l’ancien quartier de Santa Filomena, a affecté environ 44 personnes, dont 14 enfants et jeunes.
« Comme si cela ne suffisait pas, nous avons maintenant des municipalités de la région métropolitaine de Lisbonne qui imposent la loi du plus fort à des populations fragilisées et vulnérables vivant dans des bidonvilles, sans se préoccuper au préalable d’une solution de logement, comme la loi les y oblige », déplore l’AIL dans un communiqué.
L’association considère également que ces actions « montrent un manque d’humanité et frôlent l’illégalité », accusant les municipalités de violer l’article 13 de la Loi de Bases du Logement.
« Rien de tout cela n’a été garanti par les municipalités concernées, l’une d’elles ayant même ignoré, méprisé et enfreint une ordonnance judiciaire », souligne-t-elle.
L’AIL défend que « la persécution des plus pauvres et vulnérables, la violence et la destruction ne sont pas des solutions aux graves problèmes de logement et sociaux. Ce sont des actions condamnables. Un dépôt de garantie et un loyer ne sont pas non plus des solutions. C’est une indignité », réitère-t-elle.
L’association clôt le communiqué en exprimant sa solidarité avec les familles déplacées et soulignant l’urgence de mesures concrètes pour faire face à la crise du logement : « L’AIL insiste sur la considération de ses propositions urgentes et prioritaires, ainsi que celles d’autres intervenants dans le même sens, pour les solutions de la crise du logement ».