« Face à l’impasse concernant la nomination du président de la Commission de la Carte Professionnelle des Journalistes, les journalistes élus lors des élections universelles de la classe pour l’assemblée générale de l’organe réaffirment leur engagement initial, pris dès le moment de leur candidature : maintenir un journaliste à la tête de la CCPJ », déclarent-ils dans un communiqué.
Bien que le Régime d’Organisation et de Fonctionnement de la CCPJ et de l’Accréditation Professionnelle des Journalistes, de 2008, établisse que l’organe est composé « de huit membres ayant au moins 10 ans d’expérience en tant que journaliste et titulaires d’une carte professionnelle ou d’un titre équivalent valide, désignés équitablement par les journalistes professionnels et les opérateurs du secteur, et d’un juriste de mérite reconnu et d’expérience dans le domaine de la communication sociale, coopté par ceux-ci, qui préside », les journalistes élus pour l’assemblée générale affirment ne pas être d’accord avec cette dernière exigence.
Selon les huit journalistes qui composent l’assemblée de la CCPJ – quatre effectifs et quatre suppléants – « l’organe qui régule une classe professionnelle doit être dirigé par quelqu’un qui connaît, comprend et vit la profession qu’il régit ».
Ainsi, soulignent-ils, à un moment où les journalistes élus pour la CCPJ défendent que « ce point doit être une des priorités dans la discussion avec le Gouvernement », ils ne peuvent accepter que le président de cet organe « ne souscrive pas » à cette inquiétude centrale.
L’impasse concernant qui assumera la présidence de la CCPJ dure depuis cinq mois, opposant les candidats Henrique Pires Teixeira (présenté par les quatre journalistes désignés par les entreprises de communication sociale) et Luísa Meireles (indiquée par les journalistes professionnels).
Bien qu’ils contestent l’exigence que la Commission soit présidée par un juriste, les journalistes élus – « comme la loi l’exige » – soulignent avoir désigné Luísa Meireles car il s’agit d' »un nom pertinent dans la profession qui, en même temps, remplit le critère de juriste, imposé par le régime légal ».
« Diplômée en droit, Luísa Meireles a été avocate pendant 10 ans et est journaliste depuis 35 ans, d’abord au Expresso et maintenant à l’agence Lusa, où elle est directrice de l’information », mettent-ils en avant.
Concernant l’avocat Henrique Pires Teixeira, indiqué par les quatre journalistes désignés par les entreprises de communication sociale, ils rappellent que, entendu par l’assemblée générale, il a défendu « que le président de la CCPJ doit être quelqu’un de l’extérieur de la classe, rejetant avec véhémence que la CCPJ soit dirigée par un journaliste, car le ‘président doit être la voix du citoyen' ».
Ils rappellent qu’Henrique Pires Teixeira était, « jusqu’à récemment, président de l’Assemblée générale de l’Association Portugaise de la Presse (API), organisation comptant trois membres de sa direction au sein de l’assemblée générale de la CCPJ, en tant que journalistes désignés également par d’autres organes patronaux ».
« Rien ne nous oppose à Henrique Pires Teixeira et nous sommes étrangers aux questions entre le Syndicat des Journalistes et l’API. Ce que nous défendons, d’ailleurs, n’est pas nouveau : lors des deux derniers mandats, la CCPJ a été présidée par deux femmes journalistes et en même temps juristes, et nous voulons que cela continue ainsi », soutiennent-ils.
Pour les journalistes élus à l’assemblée générale, la priorité est de « lutter pour le renforcement de la dignité de la CCPJ, en résistant aux tentatives d’ingérence qui mettraient en péril son indépendance ».
Dans ce sens, ils soutiennent, et « à un moment où le Gouvernement a annoncé des modifications législatives profondes, comme la révision du Statut des Journalistes qui vise à définir exclusivement ‘l’acte journalistique’, la vaste expérience et l’indiscutable mérite de Luísa Meireles seront un atout pour la CCPJ ».
Quant au communiqué émis le 18 dernier par les journalistes élus par les opérateurs du secteur de la communication sociale, où il est mentionné que Luísa Meireles est un choix « en plus d’être politiquement sensible, hautement controversé », les élus pour l’assemblée considèrent que cela est « préjudiciable pour la bonne réputation » de la candidate, « mais aussi de ceux qui l’ont désignée ».