Le rapport le plus récent du Mécanisme National de Prévention (MNP), intégré au Défenseur des Droits, indique une augmentation significative des jeunes qui, avant d’entrer dans les centres éducatifs, ont été affectés par les mesures du Système de Promotion et de Protection, notamment par des unités résidentielles spécialisées.
Le « Rapport Thématique sur l’Accueil Spécialisé des Enfants et des Jeunes — 2025 » – publié aujourd’hui, Journée Universelle des Droits de l’Enfant – montre qu’entre 2016 et 2021, le pourcentage de jeunes dans cette situation est passé de 63 % à entre 78 % et 82 %.
Après une baisse liée à la pandémie de covid-19, la tendance a repris, atteignant un nouveau maximum de 90 % en décembre 2023.
Bien qu’ils ne représentent qu’environ 1 % du total des 5 605 jeunes accueillis en contexte résidentiel, les cas suivis par les cinq unités spécialisées existantes dans le pays concentrent des situations de plus grande vulnérabilité, avec des tableaux de santé mentale complexes et des histoires de violence domestique ou de négligence.
Dans les unités résidentielles spécialisées de Lisbonne, Montemor-o-Novo, Coimbra, Porto et Gondomar visitées dans le cadre du rapport, le MNP a identifié un total de 61 jeunes, âgés de 12 à 25 ans.
La majorité des jeunes accueillis étaient des filles (41) et 10 présentaient des tableaux de santé mentale considérés comme « très complexes ». Huit cas de comportements agressifs ont également été identifiés.
L’accueil prolongé au-delà de 18 ans, en raison de l’absence de soutien familial ou de pathologies sévères, a été identifié dans 10 % des cas analysés — soit six jeunes.
Parmi les facteurs soulignés pour l’augmentation des chiffres figurent les défaillances dans la coordination interinstitutionnelle, compromettant « l’efficacité des mesures de promotion et de protection » des enfants et des jeunes, les exposant « à des risques accrus ».
Le MNP a observé que certains jeunes, après avoir rempli des mesures dans les centres éducatifs, reviennent à des solutions institutionnelles par manque d’alternatives et de soutien familial, rappelant que « l’accueil doit toujours être une mesure de dernier recours ».
Face à l’aggravation de la situation, le rapport présente 19 recommandations stratégiques pour renforcer la coordination entre le système de promotion et de protection et le système tutélaire éducatif, ainsi que garantir des réponses intégrées dans les domaines de la Sécurité Sociale, de la Santé, de la Justice et de l’Éducation.
Le document souligne le renforcement de la collaboration entre les systèmes de justice juvénile, de promotion et de protection et de santé, ainsi que l’augmentation des réponses spécialisées en santé mentale et en soutien familial pour les jeunes en situation de risque.
L’analyse de ces parcours montre que la trajectoire institutionnelle tend à se répéter parmi les jeunes les plus vulnérables, soulignant l’urgence de politiques intégrées qui brisent le cycle d’exclusion sociale et garantissent des réponses plus efficaces en termes d’accueil et de réintégration.
Le « Rapport Thématique sur l’Accueil Spécialisé des Enfants et des Jeunes — 2025 » est présenté presque un an après que le MNP a commencé, pour la première fois, à visiter les cinq unités résidentielles du pays dédiées aux enfants et aux jeunes ayant des besoins éducatifs et thérapeutiques intensifs.
Les travaux de terrain ont commencé en décembre 2024, se concentrant sur une analyse approfondie de la réalité vécue dans ces structures et visant à identifier des défis et des opportunités pour améliorer la réponse à ces cas de complexité particulière.
Outre les visites, trois réunions de travail ont également eu lieu entre le MNP et le Conseil d’Administration de l’Institut de la Sécurité Sociale (ISS).
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